L'histoire :
Tokugawa Mitsusada, deuxième seigneur du clan Tokugawa de la province de Kii, laisse sa place à sa fille ainée, Tsunanori, qui n’a alors que vingt ans. La rumeur selon laquelle le père du shogun, le seigneur Keishôin, souhaite la voir succéder à Tsunayoshi ne tarde pas à se répandre. Néanmoins, la logique de la lignée et le bakufu voudraient que ce soit Tsunatoyo qui monte ensuite au pouvoir. Les évènements tournent d’ailleurs en faveur de cette dernière car, deux ans plus tard, Tsunanori meurt suite à une intoxication alimentaire. Quant à Tsunayoshi, celle-ci ne s’est toujours pas prononcée officiellement quant au choix de celle qui lui succèdera : en fait, elle est d’accord avec le bakufu mais refuse de prendre une décision qui ferait de la peine à son gâteux de père. Une nuit, Tsunayoshi partage sa couche avec un homme de son choix mais celui-ci l’attaque avec la ferme intention de la tuer. Heureusement, Akimoto arrive à temps pour la sauver et l’homme est exécuté, non sans avoir eu le temps de dire ses 4 vérités au shogun...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce sixième volume, c’est un nouveau regard qui est posé sur l’histoire. Dans la première moitié, ce sont toujours les complots et problèmes de succession qui sont mis en avant mais, cette fois, d’une manière différente : il ne s’agit plus d’être celui qui plaira au shogun, mais de choisir celle qui succèdera à Tsunayoshi qui n’a plus d’héritière. Arrivée en fin de vie, cette dernière se retranche dans ses rôles de fille et de femme, le regard sur sa vie étant particulièrement amer, et c’est encore une fois un moment assez émouvant. De plus, le saut de plusieurs années dans le temps a considérablement rapproché les personnages de la mort et on assiste ainsi à une hécatombe qui permet de renouveler la liste des protagonistes. Quant à la deuxième partie, c’est un homme qui est au cœur du récit : cela est plutôt rare mais bienvenu, et nous permet également de faire connaissance avec le père de la fille du sixième shogun. On a ainsi le droit à un portrait inédit et assez intéressant car l’homme ne supporte pas d’être considéré simplement comme un étalon : le sort est plutôt ironique puisque, abusé sexuellement par sa mère, il se voit nommé concubin du shogun à son entrée au pavillon. On a donc le droit à deux portraits intimistes qui sont déterminants pour l’avenir du peuple et du pays, et la narration de l’auteur est une fois de plus à saluer car le scenario parvient sans cesse à nous captiver avec de grandes avancées et beaucoup de subtilité. Bref, vivement la suite !