L'histoire :
Au début de l’époque Edo, une terrible épidémie s’abat sur le pays, tuant la plupart des hommes. Tous sont vulnérables et, même au château d’Edo, la maladie se répand. C’est ainsi qu’en l’an 9 de l’ère Kan’ei, Dame Kasuga no Tsubone est au chevet du shogun Iemitsu et se rend compte que ce dernier a lui aussi succombé à ce que l’on appelle la variole du tengu. Cela est très surprenant car l’homme a déjà la trentaine et, en principe, ce sont des jeunes hommes plus jeunes qui sont atteints de ce mal. Six ans plus tard, le révérend Arikoto et deux autres moines se rendent au château d’Edo pour rendre leurs hommages au shogun. Pendant l’entretien, le seigneur reste en partie caché derrière un rideau et, à la fin, Kasuga no Tsubone, grande intendante du pavillon, les accompagne jusque dans une chambre. Apparemment, le shogun souhaite qu’ils puissent rester encore quelques jours au château, ce que les moines acceptent. A ce moment, ils ne savent pas quelle machination se joue contre eux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fin du volume précédent, le shogun en place ouvrait un livre racontant l’histoire du pavillon des hommes, qui nous est ici narrée. Six ans après la mort du shogun Iemitsu, on suit un révérend accompagné de deux moines de son temple et dont la beauté est indiscutable. Lorsque celui-ci se rend au château d’Edo, on se rend tout de suite compte que quelque chose cloche : ils ne semblent pas au courant que le shogun Iemitsu est mort, et Kasuga no Tsubone se montre un peu trop insistante pour le faire rester. Il est clair que le révérend ne ressortira pas du palais de son vivant (ou du moins de son plein gré) mais, plus que son terrible destin, c’est la création du pavillon des hommes qui est vraiment intéressante. En effet, le shogun qui va reprendre le pouvoir est une femme et, pour conserver sa lignée, elle se doit d’avoir des amants. Les intrigues politiques sont au cœur du volume mais c’est également deux êtres blessés que l’on découvre (le révérend et la fille du shogun), ce qui offre au récit une dimension assez prenante. Certes, les graphismes sont moyens mais, dans l’ensemble, cela passe relativement bien. En revanche, on regrettera les défauts de l’édition car des tâches d’encre salissent les pages, la pire étant celle de la page 78 qui masque complètement le visage d’une femme. En tous cas, ce titre attise notre curiosité et on espère que le prochain volume sera aussi prenant.