L'histoire :
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est avec un sentiment mitigé que l’on referme ce second volume. Maintenant que le contexte a bien été mis en place, les petites histoires proposées y sont en effet plus intéressantes, plus poétiques aussi, et plusieurs flash-back nous racontent des moments importants de la jeunesse de Kuro, mais dans un même temps l’histoire présente n’avance pas vraiment et les retours dans le passé ne nous ont toujours pas appris le plus important : quelle est la nature exacte de la malédiction de Kuro ? Car oui, si le premier volume mettait clairement plus en avant le voyage en lui-même (les rencontres, les découvertes...) que le but de ce dernier, les flash-back du second nous amènent à chaque fois à nous interroger sur les raisons qui ont poussé Kuro à prendre la route. Plus que le voyage, sa raison devient donc cette fois la question centrale à laquelle l’auteur ne fournit qu’une demi explication. Tout cela ne serait pas si important au final si la suite allait paraître rapidement, mais il se trouve que la série est apparemment interrompue au Japon depuis 2009 et que, du coup, on se demande légitimement si on n’en verra jamais la fin. Si on ne tient pas compte de ces aspects, ce second opus se révèle prenant et original, encore plus que son prédécesseur. La narration semble de mieux en mieux maîtrisée et le format yonkoma ne choque plus après autant de planches. Avec ses retours dans le passé et ses thèmes inquiétants, l’aspect parfois gothique et toujours un peu « Tim Burton-esque » de ce volume 2 ressort encore plus que dans le précédent opus. Et vu que les graphismes donnent dans le kawaï, cela donne un très bon exemple de conte à la fois sombre et mignon. Idem pour les plans choisis et la mise en scène : l’auteur se lâche un peu plus et cela se voit. Précisons enfin qu’encore une fois, de nombreuses pages en couleurs très agréables parsèment cet opus, avec une mention spéciale pour l’épisode où Kuro et Nijuku se baladent dans la ville de nuit. Malgré nos questions, l’envie de connaître la suite, voire de relire l’histoire, est présente et il faut bien avouer qu’il serait dommage de passer à côté de cette petite pépite. Si la peur d’attendre longtemps (toujours ?) une suite ne vous fait pas peur, jetez-vous dessus, vous ne le regretterez pas.