L'histoire :
Lorsque le train qui transporte Maria arrive enfin à destination, la jeune fille se fait inviter par la femme qui était assise à côté d’elle, Shino. Le mari de cette dernière s’étant évaporé, Shino aurait besoin que quelqu’un garde son nourrisson pour qu’elle puisse aller travailler. Après un trajet en bus, les deux femmes arrivent dans une petite station thermale. Là, elles se rendent dans la modeste demeure de Shino où les attend Kintarô, le fils du gardien du cimetière. Shino le paye pour le remercier d’avoir gardé la maison et, voyant Maria, Kintarô rougit et prend ses jambes à son cou. La nuit venue, Shino s’apprête : pour une mère célibataire dans un village comme celui-ci, le seul travail qu’elle peut avoir est la vente de son corps. Cela tombe bien, Shino est demandé par un client cette nuit. Hélas, elle boit un peu trop d’alcool et chute dans les escaliers. En voulant l’amener chez le médecin, Maria va réaliser à quel point les villageois sont cruels et méchants...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième et dernier volume nous montre la vie de Maria jusqu’à ce qu’elle donne naissance à l’enfant qu’elle porte. Dans la première partie (qui occupe les deux-tiers du volume), la jeune fille se pose dans une station thermale où elle va travailler en tant que nourrice puis garde-malade. Une fois de plus, sa beauté va faire des ravages et les hommes de son entourage vont tous connaître un destin tragique. Le mangaka dépeint avec efficacité un univers réaliste où la tension sexuelle est palpable sans que les mots n’aient besoin de traduire les pensées et désirs des personnages. Là, on peut voir que Maria a bien conscience du désir qu’elle provoque mais n’est pas prête à coucher pour obtenir des faveurs particulières. L’image de la femme est une figure forte ici tandis que l’homme est à chaque fois un monstre libidineux : le message que fait passer l’auteur n’est pas vraiment glorieux mais l’évolution de Maria et l’amour des femmes est bien là. Dans la deuxième partie, Maria reprend le train pour se rendre au bord de la mer : là, elle va trouver un endroit où s’installer et un homme à aimer avant de donner la vie. Ce n’est pas tant le nouvel amour de Maria qui est captivant que la force de caractère de la demoiselle : elle fait le deuil de Kirito et nous livre ses pensées concernant sa vision de la maternité. Ce passage est empreint de maturité mais également de tristesse car, une fois de plus, la figure de l’homme n’est pas très flatteuse : toujours absent, il relègue l’éducation et le chagrin à la femme. Néanmoins, le rendu est plutôt réaliste et crédible, ce qui rend le portrait fort et marquant. En ce qui concerne les graphismes, l’auteur propose un peu plus de pages pleines qu’à l’accoutumée et fournit des planches dynamiques où la mise en scène est clairement soignée. On regrettera tout de même que la silhouette de Maria n’évolue pas vraiment au fil de sa grossesse : enceinte de six moins, elle n’a qu’un petit ventre comme si elle avait trop mangé, et encore. En tout cas, le féminisme de l’œuvre ressort pleinement ici et les fans de l’auteur seront immanquablement ravis.
