L'histoire :
Eva est chargée d’une mission étrange de la part de l’homme à lunettes: retrouver quelqu’un qu’elle connaît en fréquentant les soirées mondaines. Monsieur Martin la protège sans arrêt et suit toutes ses mésaventures... jusqu’au soir où elle voit enfin celui qu’elle cherchait : un beau jeune homme aux cheveux blonds, le diable en personne. Monsieur Martin, alerté par Tenma, comprend qu’Eva est désormais en danger maintenant que son rôle est achevé. Il se rue alors chez son employeur... qui lui demande de tuer Eva ! Mais monsieur Martin est bien trop amoureux de la belle alcoolique pour effectuer son contrat. Il finit par lui dire la vérité et l’aide à s’enfuir. Cependant, le garde du corps va y laisser sa vie. Pendant ce temps, Nina remonte sur les traces de son passé et tente de se souvenir de son enfance qu’elle a passée avec Johann. Elle craint de découvrir une vérité qu’elle a bien enfouie sous sa mémoire. Pourtant, ce secret risque de l’amener tout droit à son frère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici l’avant-dernier tome de cette réédition de luxe des Monster de Naoki Urasawa. Les deux épisodes contenus dans ce volume sont bien plus rythmés que les précédents. Les meurtres et révélations s’enchaînent et l’on se rapproche de plus en plus du monstre et de cette énigme : quel est son véritable but ? Les personnages secondaires qui gravitent autour du monstre ou de Tenma tombent comme des mouches, fauchés par les rouages d’un plan diabolique. A mesure que le lecteur se rapproche de la vérité et de la fin, beaucoup perdent la vie. Le rythme est étouffant et laisse peu de place à la respiration. Le tome est tellement rythmé qu’Urasawa en oublie l’émotion à force de multiplier les scènes d’action. Certains évènements sont passés bien trop rapidement et plusieurs deviennent presque improbables tellement l’auteur accélère son histoire. Les personnages sont beaucoup moins approfondis (une des forces pourtant de la série) et l’ensemble s’enchaîne si vite qu’il est parfois difficile de suivre le fil. Ainsi, Urasawa mêle toutes les histoires : police secrète tchèque, mafia, manipulation politique, enfance de Johann, orphelinat particulier... et l’ensemble est presque indigeste tant le tout est complexe. Tout converge vers le monstre, mais le « diable » perd de sa puissance tant son histoire est opaque et peu crédible. Heureusement, le dessin est toujours à la hauteur, mêlant scènes d’action trépidantes, flash-backs inquiétants et personnages masqués par l’ombre ou le hors champ. L’histoire se resserre considérablement et l’on se rapproche de la vérité terrifiante du monstre. Malgré l’enjeu fort de la série, son traitement a de quoi décevoir pour l’instant tant l’ensemble est hétéroclite. Pourvu que le final soit à la hauteur de la série...
