L'histoire :
Afin de sauver ses camarades de classe qui ont été enlevées par des yôkai du quartier chaud de la ville, Rikuo décide d’accéder à leurs exigences : il rédige une missive où il annonce renoncer à vie au poste de Nurarihyon et demande ensuite à ses serviteurs de faire partir cette lettre à tous les chefs des clans yôkai du pays. Kagarasu-tengu et Nurarihyon s’y opposent fermement mais Rikuo ne veut rien entendre : ce sont des yôkai de son propre clan qui cherchent à faire du mal à ses amis et c’est la seule chose qu’il peut faire pour leur venir en aide ! Mais le jeune homme se trompe : les créatures en question ont été bannies du clan et ont pris le contrôle du quartier chaud à la place des yôkai du clan Nura. Pour Rikuo, cela ne change pas grand-chose : il n’est pas capable de s’opposer à eux et renoncer au titre de chef est la seule chose à faire pour sauver ses amies. C’est alors que sa personnalité yôkai apparaît à ses yeux et lui fait comprendre qu’il a la force de se battre. La seconde d’après, Rikuo s’est transformé en créature de la nuit et part à la tête des troupes yôkai à l’assaut du quartier chaud de la ville...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le volet précédent posait doucement les bases de la série de manière un peu maladroite mais néanmoins pas inintéressante, cette seconde partie se montre déjà plus enthousiasmante, l’auteur progressant visiblement de chapitre en chapitre, que ce soit en ce qui concerne le scénario ou les graphismes. Déjà, l’histoire met un peu de côté l’aspect « un yôkai chez les humains ». Ainsi, la vie du héros qui tente de se faire passer pour un humain normal coûte que coûte disparaît petit à petit au profit de l’aventure. Rikuo va en fait de plus en plus embrasser son destin, même si c’est la plupart du temps à cause des manigances autour de lui : plus ses ennemis tentent de l’évincer et plus ils l’obligent à réveiller sa personnalité yôkai afin qu’il puisse secourir ses amis. Le ton est donc un peu plus « dramatique », et les personnages secondaires font également un peu moins de la figuration. Les camarades de classe notamment : certains de ceux-ci sont maintenant toujours autour du héros et développent au fur et à mesure une importance conséquente dans l’histoire. Kana, l’amie d’enfance de Rikuo se rend compte que son ami a changé, et de plus qu’il entretient une relation étroite avec Tsurara (qui est en fait une yôkai déguisée en humaine et chargée de protéger l’enfant lorsqu’il est à l’école). Kiyotsugu, le gosse de riche insupportable du premier opus, est désormais fan des yôkai et devient grâce à ses moyens et ses connaissances un moteur intéressant qui fait régulièrement avancer le scénario. Et d’autres viennent encore compléter le tableau... Le dessin aussi s’est amélioré, surtout en ce qui concerne la mise en page. Les planches sont en effet mieux construites, avec de plus grandes cases, et deviennent ainsi plus lisibles qu’auparavant. Mais ce n’est pas tout car le trait s’est également affiné (on sent que les personnages sont déjà un peu mieux pris en main) et le mangaka ose également des cadrages plus ambitieux (pour un résultat pas toujours probant il est vrai). On appréciera toujours les clins d’œil aux estampes japonaises avec certains illustrations bonus (dessinées au pinceau) entre les chapitres, ainsi qu’avec le jeu de cartes spécial yôkai utilisé dans l’histoire par les protagonistes. L’auteur se permet même quelques inclusions d’éléments réalisés au pinceau au milieu de dessin à la plume (comme les ailes des tengu ou certains éléments des décors par exemple), pour un rendu réussi qui ajoute encore à l’ambiance « monde flottant » du manga. Anecdote à ce propos, le nom de la ville où se déroule principalement l’histoire se nomme d’ailleurs Ukiyoe, ce qui est le nom japonais des estampes du style en question, et qui signifie « monde flottant ». Du côté des défauts, le mangaka propose des scènes d’action qui manquent souvent un peu de lisibilité, la faute à un trait fourni et à un remplissage qui l’est tout autant concernant le tramage, les encrages et les lignes d’effets. Avec des planches aussi riches, il manque donc encore un peu de travail pour rendre ce genre de scènes plus facile à appréhender. Des graphismes qui s’améliorent mais qui ont encore une grosse marge de progression, donc. Avec les histoires politiques entre clans qui prennent de l’importance, ainsi que le font les personnages secondaires qui deviennent de plus en plus intéressants, et un héros en constante évolution, le scénario progresse lui aussi. Tout cela réuni fait de ce second volume un bon moment de lecture et on ne doute pas que la suite devrait continuer sur ce chemin. On attend donc la suite.