L'histoire :
A 8 ans, Rikuo Nura a tout sauf une vie normale. Ce n’est pas étonnant : il est le petit-fils de Nurarihyon, le seigneur des yôkai, avec qui il vit dans une demeure remplie de ses congénères. A la tête du monde des monstres depuis longtemps, Nurarihyon voudrait que Rikuo lui succède, mais à cela s’opposent plusieurs problèmes : Rikuo ayant trois-quarts de sang humain, il ne s’est encore jamais transformé en yôkai et nombre d’entre eux ne le reconnaissent donc pas comme un successeur valable. Mais Rikuo admire les yôkai et a toujours dit vouloir s’améliorer pour pouvoir prendre un jour leur tête, ce qui pousse Nurarihyon à réunir les différents chefs des clans yôkai du pays pour leur proposer tout de même de reconnaître son petit-fils comme leur nouveau seigneur. Mais cela tombe mal : Rikuo vient de découvrir à l’école que les yôkai sont craints des humains car ils font le mal. Du coup, l’enfant change d’avis sur ses congénères et rejette ses origines : il ne veut faire du mal à personne et il fera désormais tout pour rester humain ! Pourtant, ses pouvoirs vont faire leur apparition peu de temps après, lorsqu’un des chefs d’un clan yôkai dissident décide de l’éliminer en même temps que tous ses camarades de classe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ces dernières années, les yôkai ont eu le vent en poupe et de nombreuses séries sur le sujet ont ainsi vu le jour. Nura est l’une d’elles et, si l’auteur est conscient de ce fait (qu’il évoque dans l’un des dialogues), l’histoire se démarque tout de même un peu par la manière d’aborder le sujet. On suit en effet le parcours de Rikuo Nura, petit-fils du seigneur des yôkai portant le titre de Nurarihyon, tout d’abord à l’âge de 8 ans lorsque ses pouvoirs vont apparaître pour la première fois, puis au collège vers 12 ans. Son grand-père ainsi que les yôkai de son clan avec qui Nura a été élevé espèrent faire de l’enfant le prochain dirigeant des monstres mais les choses ne sont pas si simples : lorsque Rikuo découvre que les yôkai sont en théorie des créatures malfaisantes et craintes des humains, il rejette en bloc son héritage. Et comme Rikuo n’a qu’un quart de sang de yôkai, ses transformations en l’un d’eux sont à la fois rares et limitées dans le temps ! Mais la grosse originalité vient du fait que, finalement, Rikuo décide de prendre effectivement la tête des yôkai (du moins lorsqu’il prend sa forme yôkai car, après, il ne se rappelle plus de ce qu’il s’est passé) mais de changer la « politique » actuelle : on ne fera plus de mal aux humains. Comment alors vont-ils pouvoir continuer à vivre ? Ce point-là n’est malheureusement pas encore trop développé, l’auteur se contentant pour le moment de placer ces réflexions au second plan. On sent que les premiers chapitres sont encore un peu maladroits, parfois scénaristiquement et parfois graphiquement. Par contre, les planches sont très fournies et assez détaillées, tout en présentant souvent des yôkai très variés (dans seulement quelques cases certes, mais qui doivent être un calvaire à dessiner !). Pour revenir à l’histoire, on regrette que le héros se sorte très facilement des situations, comme par exemple lorsque tous ses camarades le voient apparaître sous ses traits de yôkai et se faire appeler par son nom par ses serviteurs, mais ne comprennent pas qu’il s’agit de lui. C’est surtout ce genre de choses (qui reviennent à chaque chapitre d’ailleurs) qui font qu’on ne prend pas encore tout à fait la série au sérieux, mais globalement la lecture n’est pas désagréable. Des débuts moyens donc, mais gageons que cela va aller en s’améliorant vu le nombre de volumes que compte déjà la série au Japon.
