L'histoire :
Alice, qui s’était endormie au pied d’un arbre, est tirée de son sommeil par sa grande sœur Lorina dont elle admire la grâce et l’élégance: à côté, la demoiselle se sent bien fade et peu féminine. Comme Alice rêvait d’un jeu, Lorina lui propose de jouer aux cartes et la laisse pour aller en chercher. Alice en profite alors pour se rendormir et, quand elle rouvre les yeux, elle voit un lapin en veston en train de se promener. Croyant être encore endormie, Alice ne bouge pas d’un pouce et l’animal s’approche alors d’elle d’un air mécontent : normalement, la jeune fille aurait dû le suivre ! Du coup, l’animal se transforme en jeune homme avec de grandes oreilles de lapin et celui-ci prend Alice sur son dos. Il l’emmène un peu plus loin dans le jardin et saute avec elle dans un terrier. Ils atterrissent en haut d’une tour et l’homme annonce à Alice qu’ils sont au pays des merveilles, Wonderland. Puis, il force la demoiselle à boire une mystérieuse potion et déclare qu’elle est maintenant obligée de participer au jeu. Cependant, il n’en dit pas plus et Alice se retrouve livrée à elle-même dans ce monde qu’elle ne connaît pas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme le titre et la couverture nous le suggèrent, Alice au royaume de cœurs est une revisite du célèbre roman de Lewis Carol. Si les premières pages semblent à peu près fidèles à l’histoire originelle avec l’arrivée de la demoiselle dans le monde des merveilles après qu’elle soit tombée dans un terrier, l’auteur dévie ensuite rapidement. Les personnages ont tous été remaniés et les animaux (le lapin à la montre, le chat du Cheshire...) peuvent se transformer en humain : ainsi, le lapin blanc est un pervers kidnappeur, le chapelier fou est devenu un chef mafieux... Le premier chapitre est plaisant à suivre car on découvre avec amusement les remaniements des personnages mais, rapidement, l’histoire montre ses lacunes. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur et le scénario est assez creux puisqu’il se résume à « tous ceux qu’Alice croise tombent amoureux d’elle et veulent la séduire tandis qu’elle essaye de comprendre ce qu’il se passe à Wonderland ». Néanmoins, la deuxième partie du volume est un peu plus sombre puisqu’on y parle de meurtre et de mort, ce qui laisse espérer un peu plus de profondeur pour la suite. Heureusement que les graphismes tiennent la route et sauvent un peu ce volume : en plus d’être expressifs, les personnages sont tous super beaux, les décors de l’univers créé sont relativement originaux, tramage et la mise en scène sont soignés... Une première impression mitigée donc : attendons le deuxième volume pour trancher.