L'histoire :
Yu Katsumi est un jeune médecin plein de bonne volonté, prêt à tout pour aider son prochain. Quoi de plus normal donc que de s'engager dans une ONG et de partir en Afrique pour y distribuer gratuitement des soins. Malheureusement, la situation là-bas dérape et il est enlevé par la guérilla locale. Yu soigne leurs blessés mais aussi des villageois... Trois ans plus tard, il est enfin de retour au Japon mais n'est plus vraiment le même : désabusé, il a du mal à trouver sa place. Aujourd’hui, après avoir pas mal bu, il s'échauffe avec une bande de loubards. L'un d'eux le plante avec son couteau avant de partir. Yu déambule toute la nuit et, plus tard, voit des badauds se regrouper. Il se rapproche et aperçoit le type qui l'a agressé plus tôt en train de saigner suite à une blessure par balle. Yu écarte les gens et lui octroie les premiers soins. Tout le monde pense que Yu est médecin mais ce dernier lève sa main droite et dévoile un tatouage recouvrant tout son bras. Celui-ci représente l'ange déchu : Lucifer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En l'espace de quelques années, les différentes séries de Naoki Serisawa sortent les unes après les autres. Après Shiro (chez Taïfu Comics), Saru Lock (chez Pika) et Resident Evil - Marhawa desire (chez Kurokawa), les fans du mangaka peuvent désormais découvrir La main droite de Lucifer. Cette série, assez courte puisqu'elle ne fait que 6 albums, fut publiée dès 2010. Le récit raconte le retour au Japon d'un jeune médecin qui distribuait des soins en Afrique pour une ONG et s'est retrouvé capturé par la guérilla locale. Depuis, Yu est passé du docteur brillant et joyeux à un loser patenté qui passe son temps à boire et à se morfondre. Son passé le travaille et il n'a rien trouvé de mieux que de se faire un tatouage sur tout le bras, la main y compris, histoire de montrer que sa main de médecin est pervertie. Le dessin représente Lucifer, l'ange déchu, soit une belle parabole pour resituer le héros. L'histoire penche ensuite dans une sorte de mix entre action et thriller, le tout sur fond médical et de guerre des gangs. Cela fonctionne assez bien, et même si le personnage principal met un peu de temps à faire ses choix, cela permet à l'auteur de revenir sur son passé et les drames qu'il a subis. Visuellement, Naoki Serizawa a bien progressé depuis Saru Lock. Son trait est plus fin, ses décors plus fouillés. L'ensemble est d'un excellent niveau mais présente à quelques moments une finition plus légère, notamment sur les protagonistes de second plan. Sorte de relecture moderne et plutôt convaincante d'un Black Jack, La main droite de Lucifer s'offre des débuts pleins de promesses.