L'histoire :
Japon de l’après-guerre. Au lycée, Yoriko se sent malheureuse : elle n’a pas d’amie et, en plus, elle est pauvre et n’a pas de père. Un jour, alors que certaines de ses camarades se moquent de Yoriko, la belle Kanako se lève de sa chaise et demande à celle-ci de rentrer avec elle après les cours. Rapidement, une forte amitié lie les deux jeunes filles qui aiment se rendre dans un salon de thé pour écouter de la musique occidentale et lire des romans. Yoriko se sent comblée auprès de Kanako dont la beauté lui rappelle encore plus combien sa mère est laide et folle. Un soir, les deux jeunes filles décident de prendre le train pour se rendre au bord d’un lac qui se trouve loin de leur village. Elles se donnent rendez-vous à la gare le vendredi à la tombée de la nuit et attendent ensemble le train. Sur le quai, un léger coup de vent dégage la nuque de Kanako et Yoriko y voit un bouton, ce qui la trouble énormément. Quelques secondes plus tard, Kanako est renversée par le train et Yoriko est retrouvée en état de choc sur le quai, incapable de répondre aux questions qu’on lui pose. L’inspecteur Kiba, qui était à bord du train, va alors prendre les choses en main à contrecœur et l’enquête va lui faire faire des découvertes surprenantes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adaptation d’un roman de Natsuhiko Kyogoku, ce titre commence de manière tragique avec une jeune fille qui passe sous un train, l’intrigue nous faisant alors suivre l’enquête d’un policier bourru (Kiba) et la plongée dans la folie de Yoriko, la meilleure amie de la victime. Ne voyant pas le drame se dérouler, le lecteur est alors placé au même niveau que les personnages suivis et est donc invité à découvrir en même temps qu’eux les éléments étranges de l’enquête. Visiblement, Kanako - la demoiselle qui passe sous le train - cachait de nombreuses choses et ses proches s’avèrent tous plus ou moins louches. Par ailleurs, l’histoire principale est régulièrement entrecoupée de passages inquiétant mettant en scène un homme dérangé dont on ne voit que la silouhette et qui est apparement un meurtrier. Notre curiosité est piquée à vif et, si le récit se montre sombre et inquiétant, l’ambiance qui s’en dégage ne fait que renforcer l’immersion dans la lecture. A la plume, on retrouve Aki Shimizu que l’on connaît déjà pour des titres comme Qwan ou bien encore Suikoden III. La mangaka nous offre des dessins très soignés, tant dans la représentation relativement réaliste des personnages que dans les décors qui sont nombreux et détaillés. Le découpage est certes classique mais n’en demeure pas moins dynamique et la forte utilisation de l’encrage contribue à renforcer l’ambiance inquiétante de l’histoire. Au final, ce premier volume est une très bonne entrée en matière et on attend avec impatience de lire la suite.
