L'histoire :
Dans la capitale du Japon, Kabukicho est réputé pour être le meilleur quartier des plaisirs mais également le repaire de toutes les crapules : yakusas, mafia chinoise, organisations clandestines thaï et bien d’autres y font la loi... Néanmoins, au cœur de ce quartier, on peut trouver une zone pavillonnaire et notamment un immeuble d’habitation assez coquet. Le bâtiment est en fait occupé à 80% par des yakusas ou des gens qui leur sont proches. C’est d’ailleurs là qu’un groupe de cinq bandits a prévu de sévir cette nuit : Ichi « the killer » est chargé d’aller exécuter le chef du clan Anjo et sa maitresse de 17 ans tandis que les 4 autres vont nettoyer le carnage et piller le coffre de la chambre où se déroulaient les ébats. Ainsi, tout laisse à croire que le chef du clan s’est enfuit avec l’argent et sa maîtresse, mais les bandits ont laissé une trace de sang représentant le chiffre 1 (que l’on prononce « Ichi »), aussi le bras droit du chef pense-t-il qu’un autre clan s’en est pris à eux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si on a découvert Hideo Yamamoto avec le thriller très psychologique Homunculus, c’est pourtant avec la série Ichi the killer que le mangaka s’est fait connaître au Japon, titre qui a d’ailleurs été adapté au cinéma par le réalisateur Takashi Miike. Mais revenons-en à ce fameux Ichi : ce dernier fait partie d’un groupe de malfrats qui l’emploie pour commettre des assassinats mais cela va créer le chaos quand il s’en prend au chef du clan de yakusas Anjo dont le bras droit va chercher l’assassin. Le synopsis de base est donc sombre mais l’histoire ne s’arrête pas là et, au-delà du côté thriller, c’est une véritable plongée dans les ténèbres et ce que l’homme fait de plus glauque qui nous est proposée : exécutions sommaires, passages à tabac, viols de cadavres, piercings sauvages sur les parties intimes, arrachages de piercing... Les âmes sensibles auront vite fait de laisser ce volume de côté mais ceux qui gardent le cœur accroché peuvent y découvrir une intrigue assez prenante qui promet déjà une chasse à l’homme et une guerre des gangs. De par leur côté ultra-réaliste, les graphismes font parfaitement ressortir l’horreur des situations : les personnages sont expressifs et charismatiques, leurs mutilations nous font souffrir rien que de les voir, les décors nous plongent sans problème dans Tokyo, le tramage est varié et la mise en scène est assez cinématographique... Petite anecdote : bien qu’Ichi donne son nom à la série, ce n’est pas lui qui fait la couverture (il n’est présenté qu’au dos du volume) mais le bras droit du chef du clan Anjo, un choix qui peut paraître étonnant mais qui s’avère judicieux car il reflète néanmoins l’ambiance de l’intrigue. Une lecture qui ne vous laissera pas indemne et dont on attend volontiers la suite.