L'histoire :
Videl vient d'avoir son BAC. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, elle est admise dans la prestigieuse École de la Borbonne. Finie la vie chez les parents ! Première étape : trouver un appart'. Inutile de compter sur le FROUS, qui ne retient qu'une candidature sur 13. Et bien vite, la campagne de recherche prend des allures de Bérézina : impossible de trouver un logement digne et financièrement accessible à moins de 120 kms de la fac ! Pourtant Videl ne demande pas grand chose : un studio, si possible sans cafard ni champignon, des fenêtres avec des vitres, un loyer non négociable contre des marques d'affection, et peut-être une surface supérieure à celle des toilettes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions 12bis ont eu le nez creux en repérant Yatuu, 20 ans et diplômée en arts et communication. Très vite, la réalité du monde du travail lui a inspiré l'idée d'en exprimer toute l'absurdité. Elle se défoule donc gentiment sur son blog et produit suffisamment de matériel pour qu'on lui propose une publication qui reprend ses galères de stagiaire : Moi, 20ans, diplômée, motivée... et exploitée ! . Cyndi Barbero (de son vrai nom) a au moins un talent : celui de flairer les thèmes en vogue et de savoir les tourner en dérision. Résultat : un beau bandeau rouge qui orne l'album et nous prévient « Toute la presse en parle ! France2 - M6 - Canal+ - France Inter - Elle - Courrier International - Le Nouvel Observateur - Rue 89... ». Alors, attisé par la curiosité suscitée par cette presse (ô combien spécialiste de BD ! ), on entame cet album en s'attendant à un phénomène. Il faut bien vite s'éloigner de cette représentation un peu trop flatteuse. Si Yatuu ne se prend pas la tête, son bouquin est agréable mais assez anecdotique. Tout y passe : des marchands de sommeil aux propositions très malhonnêtes (cède bail contre calins), des agences bidon (celles qui vous demandent de payer pour accéder à une liste d'apparts dont personne ne veut) aux taudis insalubres, en passant par les joies de la colloc'... Ça se lit sans peine, mais il ne faut pas non plus en attendre une réelle profondeur. Côté dessin, c'est un peu la même chose : on sent que Yatuu a un bagage technique, mais elle préfère « dessiner léger ». Voilà donc un album qui fait le buzz, mais dont il ne faut pas trop attendre...
