L'histoire :
Recueillis par les Anglais à la suite du meurtre de Benoît de Roselande, commandant du Foudroyant, Hoel, Isa et le major Michel de Saint-Quentin sont débarqués à Portsmouth. Alors qu’Isa obtient rapidement un permis de séjour, Hoel et Saint-Quentin sont gardés prisonniers sur une épave échouée au large de la ville de Chatham. Nous sommes en septembre 1780. Hoel est parvenu à maintenir une correspondance avec Isa – et le major s’occupe de son instruction. Isa lui écrit qu’elle a été embauchée en tant que préceptrice de la fille d’un riche négociant londonien. La demeure de Mary – puisque tel est son nom – n’est qu’à quelques lieues de Chatham. L’espoir d’une liberté prochaine s’avive. D’autant que la jeune Mary est une jeune bourgeoise plutôt délurée, d’âge comparable à Isa. La demoiselle est enceinte d’un lieutenant de la Navy, garde à la prison de fortune où sont retenus nos amis. Si elle venait en aide à Isa pour faire évader ses compagnons, elle caresse l’espoir d’une possible fuite en France qui lui permettrait d’échapper à son père, opposé à ce qu’elle garde l’enfant. Isa et Mary s’entendent bien. Reste à trouver un plan. Sur le ponton qui leur sert de cellule, les choses se gâtent pour Hoel et Michel. Entre les anciens de la Royale et les autres, la tension est palpable et les duels à mort fréquents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Faux départ. Alors qu’Isa et Hoel voguaient en vue des Amériques, le meurtre du commandant Benoît de Roselande – accessoirement frère incestueux d’Isa – les ramènent sur le vieux continent, plus précisément en Angleterre. Recueillis par les Anglais afin d’échapper à la justice de Sa Majesté, notre couple héroïque – accompagné du major et médecin Michel de Saint-Quentin – vont vivre différemment un séjour outre-Manche des plus coquins. Comprenez qu’Isa fait la connaissance d’une âme sœur Mary, qui n’a pas froid aux yeux, et Hoel y risque sa vie (…). Sur ce deuxième tome, François Bourgeon offre à son lecteur une petite escapade anglaise pas piquée des hannetons ! Riche en rebondissements comme en nouveaux personnages, Le ponton est un peu comme une parenthèse avant l’aventure, la vraie. L’occasion d’approfondir les caractères, de (re-)poser les enjeux et d’être plus sûr de qui il emmènera au Nouveau monde. L’auteur confirme aussi un trait élégant, d’un réalisme classique, sachant caresser néanmoins l’irrévérence et l’érotisme lorsqu’il le faut (l’artiste confirme notamment son grand talent à croquer la femme). Délicieuse et mouvementée, cette balade britannique n’était pas, et heureusement, appelée à durer. Les compagnons du vent embarquent en toute fin sur la Marie-Caroline en partance de Noirmoutier pour les Caraïbes. La figure de proue en annonce beaucoup. Cap sur les Amériques dans Le comptoir de Juda…