L'histoire :
Une nuit de pleine lune, à Lutèce, la petite chienne Sirogrenadine découvre un met succulent sur le sol. Elle s’empresse de le dévorer, mais c’est un piège : une forme de loup-humain l’attrape et l’emmène dans un sac. Un pigeon qui trainait là, Crisepanix, a tout vu et a eu très peur. Le lendemain, Idéfix et ses amis « irréductibles » s’inquiètent : Sirogrenadine n’est pas la première à disparaître ! Ils enquêtent et ils ont la bonne idée d’interroger les pigeons. Le témoignage de Crisepanix n’est pas de nature à les rassurer. Idéfix soupçonne un sale coup des romains. Pendant ce temps, le druide Panoramix fait route vers la capitale, à pieds à travers la forêt, en cueillant ci et là des champignons de Lutèce. Il ignore qu’il a été repéré par un voleur de grand chemin, qui profite d’une petite sieste du druide pour lui chiper sa besace. Au réveil, Panoramix est bien embêté. Sa besace contient des outils et des ingrédients précieux. Il fait une pause chez son ami Amnesix. Ensemble, ils ont l’idée d’aller fureter dans les tavernes louches de Lutèce, afin de voir si, par hasard, on n’y vendrait pas des besaces de druide. Mais pour passer les portes de la capitale gauloise gardées par des romains, il leur faut modifier leurs robes de druides. Ils se déguisent en simples gaulois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rappelons le concept de cette collection parallèle d’Astérix, en petit fascicules souples, consacrée à la vie du petit chien Idéfix dans la capitale Lutèce, avant qu’il n’émigre en Bretagne. Pour la première fois dans cette série destinée aux plus jeunes, l’histoire est unique et complète. Il ne s’agit pas d’un recueil de 3 historiettes comme les précédents. Et pour cause, le sujet est important : il s’agit de la première rencontre entre le druide Panoramix et Idéfix, bien avant que le chien ne soit recueilli par Astérix et d’Obélix (dans Le tour de Gaule, rappelons-le). Pour l’occasion de ce premier cross-over d’importance, le scénariste Matthieu Choquet convoque plusieurs personnages de la série-mère. Ça commence par le Lentix de la Serpe d’Or, brigand de grand chemin à la dégaine patibulaire ; mais il y a aussi le sulfureux Prolix du Devin et le druide Amnesix du Combat des chefs. L’utilisation et le mélange entre tous ne sont pas trop mal réussis, Choquet a visiblement bien appris le catéchisme Astérix. De même, le dessinateur Philippe Fenech, un des meilleurs successeurs d’Uderzo jusqu’à présent (avec Didier Conrad, évidemment), fait des merveilles sur la reprise des personnages. Il faut vraiment avoir un œil expert pour remarquer des différences avec la ligne dynamique du maître. Bon, par contre, en s’adressant toujours à un public jeunesse, l’intrigue ne casse pas trois pattes à un pigeon. Malgré quelques jeux de mots qui font un clin d’œil à la truculence de Goscinny, il y a beaucoup de « remplissage » avec des courses poursuites rocambolesques entre animaux et des dialogues creux. Il y a même une courte engueulade entre Turbine et Baratine, qui tente de singer les célèbres désaccords entre Astérix et d’Obélix… mais ça sonne terriblement faux, tout comme le prétexte de l’attendue première rencontre.