L'histoire :
En 52 avant JC, dans la ville de Lutèce occupée par les romains, un groupe d’irréductibles animaux emmenés par le petit chien Idéfix, résistent encore et toujours à l’envahisseur. Ils se retrouvent généralement dans leur quartier général, la maison abandonnée et calfeutrée du chef gaulois Camulogène, vaincu quelques mois plus tôt par le général Labienus. Or Camulogène avait un chien fidèle, Chevrotine, qui jouait jadis avec une baballe en cuir. C’est ce que raconte le vieux pigeon Asmatix au groupe d’amis, composé d’Idéfix, de la chienne véloce mais bébête Turbine, du bouledogue Padgachix, mais aussi de la chatte hautaine et indépendante Baratine. Or voilà que Turbine ne peut s’empêcher de jouer avec la baballe de Chevrotine, au mépris de la Mémoire. Et tout en jouant dans les rues de Lutèce, cette baballe s’en va rebondir dans la nuque d’Arquebus, le chef des chiens de la garnison romaine. Et ça l’énerve tout particulièrement…
Une autre fois, Lutèce est victime d’une curieuse épidémie de hoquet. Des « hic » intempestifs et irrépressibles se font entendre chez les animaux, comme chez les humains. Le général Labienus s’inquiète pour son chat et réclame l’intervention du druide Amnésix, qui vit en forêt… alors même que les druides sont interdits dans la capitale !
Goudurix file à travers les rues de Lutèce à bord de son char de course, tout en chantant les paroles de ses derniers tubes qui vilipendent la politique d’occupation du général Labiénus. Evidemment, cette propagande ne manque pas d’agacer les romains, qui tentent de l’arrêter. Mais les chiens du quartier interviennent et sèment la zizanie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Imaginées dans les années 70 par Goscinny et Uderzo pour être déclinées en dessin animé, les aventures d’Idéfix voient enfin le jour, 50 ans plus tard, pour ce qui est la toute première série cross-over au célèbre Astérix. Les aventures zoomorphiques du petit chien Idéfix se situent logiquement dans sa vie d’avant sa rencontre avec Obélix (à la sortie d’une charcuterie dans Le tour de Gaule). Comme dans les aventures des célèbres gaulois, Idéfix est entouré de différents compagnons aux caractères marqués et complémentaires. Les jeunes lecteurs feront connaissance de leurs profils au début de l’album, sur un classique trombinoscope de présentation. Toujours comme dans les aventures d’Astérix, Idéfix et ses copains sont d’irréductibles résistants aux occupants romains et notamment à leur meute de chiens emmenés par le robuste Arquebus. Là où leurs aventures diffèrent, c’est qu’ils n’ont pas de potion magique et que leurs péripéties se déroulent dans les rues de Lutèce, et non au Nord-Ouest breton. Trois « gentilles » premières aventures « de présentation » (dirons-nous) sont recueillies dans ce premier petit fascicule souple, d’une vingtaine de planches à chaque fois, qui se destinent plutôt au jeune public. Sur le plan visuel, c’est fortiche : Philippe Fenech (deux fois) et Jean Bastide (une fois) ont appris le catéchisme graphique d’Albert Uderzo à la quasi perfection. Les deux dessinateurs sont connus pour le dynamisme de leurs griffes respectives : Fenech anime Mes cops’, tandis que Bastide est déjà le repreneur officiel et épatant de Roba sur Boule et Bill. Au final, on a en permanence le sentiment d’être dans un vrai Astérix. En revanche, c’est au niveau des trois scénarios (par trois auteurs différents : Matthieu Choquet, Yves Coulon et Jérôme Erbin) qu’on se situe très en-deça du haut niveau instauré par Goscinny. Ces (premières) aventures se bornent en effet aux capacités des animaux qu’elles mettent en scène : des courses-poursuites et des petites confrontations sans conséquence. Il y a certes des contextes humains – la baballe du chien de Camulogène ; un empoissonnement de l’eau qui donne le hoquet ; de la propagande anti-romaine chantée – mais ils font figures de prétextes pour faire intervenir nos héros à quatre papattes.
