L'histoire :
The last dance : La fin de l’année scolaire approche, mais la vigilance de Sam, Brooke, Amber et Emi, toutes quatre sorcières appartenant à l’ordre des Midnight Girls, ne faiblit pas. De nuit, elles viennent de mettre une branlée à des hordes de démons apparus dans la campagne jouxtant Brattelboro (côte Est des USA). Exténuées, elles causent déjà du bal de la promo qui doit bientôt se tenir. Soudain, Brooke remarque qu’un des démons n’est pas rentré dans son monde parallèle. Un démon ailé et plutôt timide…
Samsara : Sur les bords du Gange, en Inde, deux Midnight Girls attendent que la nuit tombe pour accompagner les âmes des nouveaux défunts du jour vers l’au-delà. Or leur troisième copine, Padma est en retard…
Avant la tempête : Lucy vient d’emménager avec sa mère dans une nouvelle ville. Elle fait connaissance avec la voisine du balcon voisin, qui lui parle d’énigmatique façon de « l’Ordre de minuit »…
Nightmare from the shore : Roxane vit dans un patelin littoral des Cornouailles, au sud de l’Angleterre, à proximité d’une cité engloutie. Elle a hérité des talents de sorcellerie de sa mère, et entretient une relation d’amitié ambiguë avec son amie Sarah, introvertie…
Devil’s Garden : L’été 86, dans l’orphelinat Saint Joseph de Loches (France), la jeune Lilith suit la stricte éducation qu’on lui prodigue, dans cet établissement situé entre deux mondes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au sein du catalogue d’Ankama, Mathieu Bablet s’est largement fait remarquer avec deux albums d’une belle densité narrative et graphique, et surtout riches de sens : La belle mort et Shangri-La. Le revoilà avec un projet au long cours, collectif, se déclinant en histoires courtes au sein d'un fascicule souple, clairement ancrées dans le registre de la sorcellerie : Midnight Tales. Car oui, les sorcières existent bel et bien, depuis des temps ancestraux, et elles obéissent à l’ordre pluri-millénaire des « Midnight Girls ». Elles vivent parmi nous, combattent les démons et accompagnent les phénomènes ésotériques (passage dans l’au-delà, repoussage des démons hors de notre monde, régulations diverses…). Chaque historiette indépendante de la suivante est scénarisée par Bablet est dessinée par un artiste doté d’une griffe graphique différente : Guillaume Singelin pour la 1ère ; Sourya pour la 2ème ; Bablet himself pour la 3ème ; et Gax pour la 4ème. Au milieu de l'opus, une nouvelle d’Elsa Bordier est juste illustrée par Bablet. Et entre chaque, des focus pédagogique reviennent savamment sur les origines des mythes et légendes abordées (le Mothman ; les croyances et la société indoue ; les mystères des cités englouties ; les origines de la magie liées à la mort et à l’inhumation). Autant ces interludes poussent l’étude desdits sujets, autant les historiettes sont quant à elles plus légères. Transversalement, Bablet semble insister sur la trivialité des forces ésotériques, qui interagissent avec la même importance que lorsqu’on achète une baguette de pain. Ce premier opus plante le concept. Il faudra bien un second pour se laisser enthousiasmer, faute à un logique effet patchwork, qui ne permet pas encore de s’attacher aux personnages ou à leur ordre.