L'histoire :
À Baltimore, la situation devient critique. Protégeant les déshérités de tout bord, l'association Safe America voit débarquer Ellis One et ses hommes. Ceux-ci ont décidé de mettre la main sur le quartier et peu importe le nombre de victimes. Ned, le frère dérangé d'Ellis One, massacre à tout va, croyant qu'il s'agit d'un énième jeu. Les cadavres s'accumulent. Les jours suivants, les médias décryptent les scènes de barbarie urbaine dans leurs journaux. Ellis One se fait filmer en train de tenir un discours de sévérité et de sécurité à l'encontre des étrangers. Son objectif est ultime : il compte mettre la main sur la mairie. Dans l'arrière-boutique de la Grocery, plusieurs habitants se réunissent pour évoquer le danger que représente Ellis One. Il faut absolument qu'un autre candidat se présente face à lui. Or, lorsque Mr Friedman les interrompt en venant dans la réserve, le choix est évident pour tout le monde : il doit être candidat au poste de maire !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous vous êtes plongés depuis le début dans The Grocery, il ne fait aucun doute que vous attendez frénétiquement la conclusion de cette série. Nous suivons ici le quotidien de plusieurs habitants de Baltimore, aux parcours très différents, qui se croiseront à plusieurs reprises, pour le meilleur comme pour le pire. Dans ce quatrième opus, le récit reprend sur les événements clôturant l'album précédent avec l'arrivée massive d'Ellis One et de ses sbires effectuant une rafle au sein d'un camp de sans-abris et de réfugiés. C'est un véritable déluge de violence auquel le lecteur assiste. Des scènes éprouvantes et impitoyables marqueront les esprits à coups sûr. Très vite, la quête de pouvoir se met en place pour Ellis One et on sent la résistance poindre dans les quartiers les plus déshérités. Parfaitement orchestré par un scénariste inspiré, ce dernier volet clôt idéalement The Grocery. Il y a de l'action, de l'émotion et une bonne dose de matière donnant à réfléchir. Les influences de séries télés du type The Wire sont toujours là. L'écriture d'Aurélien Ducoudray n'oublie à aucun moment de mettre en avant un personnage de second plan. L'album s'ouvre ainsi sur le passé de Ned, une séquence d'une dureté ignoble, où l'on assiste aux sévices qu'il a subi sa vie durant. Les différents fils narratifs se recoupent et s'achèvent tous dans cet album marquant qui bénéficie des talents d'un dessinateur toujours performant : Guillaume Singelin. Entre le design de ses protagonistes et le détail apporté sur chacune de ses planches, le rendu est excellent. Le bilan est sans équivoque : The Grocery est indispensable.