L'histoire :
Juillet 1942, en Ukraine, sur le front russe, l’armée allemande occupe le terrain mais subit tous les jours de lourdes pertes humaines occasionnées par les partisans ukrainiens. Le docteur Martin Wisenfall de la SS soigne tout les blessés possibles avec le peu de moyen dont il dispose. Cependant, il est loin d’avoir la mentalité des vrais SS ce qui, par défaut, lui pose problème envers certains soldats. Le soir venu, il rentre dans la demeure qu’il occupe, celle d’une femme ukrainienne qui lui sert de bonne à tout faire. Il lui parle de sa journée difficile à soigner les blessés de son camp. Finalement, il lui raconte depuis le début tous les évènements de sa vie qui l’ont conduit ici. Médecin français habitant la ville de Strasbourg, Martin Wisenfall rentre en juillet 40 dans ses foyers après la débâcle. Il retrouve sa femme et sa fille ainsi que sa belle-mère. A peine est-il rentré que sa femme juive lui explique que, par sécurité, elle souhaite se mettre en sécurité à Paris avec sa mère et sa fille, chez leur cousin. Martin accepte ce sacrifice pour sa famille et se retrouve une nouvelle fois seul. Lui vient alors une idée pour avoir l’autorisation de se rendre sur Paris régulièrement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-François Vivier raconte dans ce premier album les états d’âme d’un médecin alsacien, Martin Wisenfall, dont le destin bascule pendant la seconde guerre mondiale. L’originalité de l’histoire demeure dans la situation particulière de ce médecin : il combat dans les deux camps au cours de la guerre. Marié à une juive avec qui il a une fille, il permet à sa famille de s’exiler sur Paris afin de se mettre en sécurité. Vivier concentre dans son histoire toutes les difficultés que la guerre a engendré pour de nombreuses famille : mobilisation forcée, exil forcé, stigmatisation et déportation des juifs. Il montre l’horreur de ce conflit, quel qu'en soit le prisme : vu d'Ukraine, d'Alsace ou de Paris. Malgré les difficultés qu’il rencontre, le personnage de Martin garde une force morale. Le dessin encré de Régis Parenteau-Denoël reste très classique, propre, avec des personnages bien définis. Ses cadrages et mises en scènes sont simples, mais efficaces. Le travail des décors est réaliste, bien fourni, on reconnait facilement les lieux réels, les monuments, les gares... On se laisse donc facilement emporter dans cette fiction. Une première partie réussie qui donne envie de lire la suite.