L'histoire :
Glenn est pilote de l’US Army Air Forces. Durant la seconde guerre mondiale, il est en mission, accompagné par ses 2 co-pilotes et amis Fred et Johnny. Son engin, un bombardier B-24, n’est pas ordinaire. Il jalouse et fait parler de lui, car il arbore avec fierté la peinture d’une sacrée pin-up. Ali-La-Can est leur gris-gris des airs, qu’ils vénèrent comme leur ange gardien. Mais arrive ce jour où ils sont touchés. L’avion se crashe. Glenn survit, mais il apprend à son réveil à l’hôpital qu’il est le seul survivant. On l’informe également d’un autre drame, le navire Le Louisiana, à bord duquel se trouvait sa femme, Lana, et celles de ses comparses, Candy et Alice, a sauté sur une mine en pleine mer. Aucun des membres de l’équipage et des passagers n’a survécu ! Quinze ans ont passé. Glenn, ancien major, travaille désormais pour une société pétrolière qui l’envoie en mission en Libye. Il a un unique objectif en tête, depuis des années : retrouver l’épave de cet avion pour comprendre et faire la lumière sur le crash !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'époque de la seconde guerre mondiale, les pilotes de l’US Army misaient beaucoup sur l’allure de leurs avions. Les peintures de pin up qui ornaient le flanc de leurs carlingues étaient tout à la fois un art qu'une tentative mystique de détourner le mauvais œil. Les jolies pin up veillaient sur les pilotes. Un tel engouement aboutira en 1944 à la mise en place d’une directive qui préconisait officiellement le « Nose Art », afin de maintenir le moral des troupes. Aujourd'hui, on se régale ainsi de lorgner ces belles plantureuses sur les fuselages, à travers de nombreuses séries BD. A l'instar de séries comme Angel wings, La pin-up du B-24 ne déroge pas à la règle les demoiselles peintes, sexy et dénudées, qui portent souvent le nom des fiancées laissées à terre. Or Ali-La-Can est une pionnière et elle fait polémique. Et ici, Ali La Can parle au lecteur via les bulles narratives. A travers son scénario, Jack Manini met en avant l’influence de cette sulfureuse sur le moral des troupes. Le dessin peu coloré de Michel Chevereau, au trait réaliste chevronné, est désormais un classique. Les deux co-auteurs n'en sont pas à leur première collaboration (La loi du kanun, Catacombes...) ; ils ont notamment déjà publié un diptyque qui mettait en avant l’aviation des années d’après guerre, Le poids des nuages. Le suspense de fin laisse présager une belle suite, d'ores et déjà baptisée Nose Art. Un bon moment de lecture que ces prémices du « Put your pin up in the air », un art devenu tradition.