L'histoire :
Quatre amateurs de bons vins sont réunis pour un cours sur les Côtes du Rhone. Thierry est à la présentation. D’abord il y a deux secteurs principaux, les septentrionaux et les méridionaux. Puis viennent les plus grands crus, Côte-Rotie, Hermitage, Saint-Peray… Enumère-t-il au fur et à mesure qu’il les sort du carton, ce qui excite les papilles des participants à l’initiation. Le cours magistral se poursuit sur les cépages et l’attention décline imperceptiblement. Quand ils en arrivent aux assemblages, le professeur sent que ses élèves n’y sont vraiment plus. Ils veulent un tire-bouchon ! Au cours d’une dégustation, Thierry débouche un Séguret … « Du soleil en bouteille ! » explique-t-il. Il enchaine sur un Signargues, « encore un vin de soleil »…un Grignan les Adhémar et un Costières-de Nime plus tard, le discours un peu moins assuré, il se pâme encore devant un Lirac et le Cornas qu’il s’apprête à gouter… Le souci, c’est que le soleil fait des vins à fort titrage alcoolique et un formidable « coup de soleil » le terrasse soudainement !
Thomas et Régina, en promenade sur le terroir, s’étonnent de la présence d’un chien au milieu des vignes. Ils connaissent bien le rosier pour prévenir la maladie de la vigne. Le chien, en revanche, ils ne voient pas… A moins que ce soit pour le rendement des vendangeurs, puisque le molosse les suit les babines retroussées avec des grognements d’encouragements…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vin convivial et abordable dans ses crus courants, le Cote du Rhône est populaire dans la France entière. Avec Les Fondus du Vin des Côtes du Rhône, Hervé Richez et Christophe Cazenove lui rendent un hommage à la fois humoristique et éducatif. Avec des personnages aux bouilles amusantes, le sujet est abordé de manière académique pour renseigner le néophyte en Syrah, Mourdèves, Cinsault et autre Carignan. Les gags se mêlent à l’hymne au breuvage, et la découverte de ces nombreux vignobles gorgés de soleil se fait avec un ressort comique efficace, allant très loin dans l’amateurisme des personnages. Comme Thomas, qui demande à quel moment le vigneron ajoute le pamplemousse dans le rosé… ou qui découpe des champignons pour amener un Vaqueyras au goût de Régina. Teintée d’un humour simple et cependant efficace, l’atmosphère vigneronne est bien figurée, autant par la passion des acteurs que par les décors souvent paysagers d’Olivier Saive. Expressifs et dynamiques, les cinq amis débordent d’énergie pour s’éduquer les papilles en apprenant les bases de la vinification par la même occasion. L’album se termine par un Vademecum visuellement attrayant contenant les secrets de ce breuvage qui mérite sa place sur une scène dont il est trop souvent écarté par les deux piliers que sont Bourgognes et Bordeaux. On aurait cependant apprécié qu’il n’empiète pas sur les gags qui ne s’étendent que sur 38 planches. Dommage, parce qu’on s’amuse bien au milieu des vignes !
