L'histoire :
La sexy et populaire Ambre, fille de député, et le geek fan de jeux de rôles Lucas, leader du groupe « Les tartines beurrées », ont tous deux été victimes accidentelles d’un empoisonnement chimique, par un camion-citerne qui a perdu ses mystérieuses substances sur eux. Depuis, Ambre se transforme en louve-garou et Lucas en vampire, quand ils sont en tension. Dans ces cas-là, Ambre acquiert une force herculéenne et se couvre de poils… tandis que Lucas a un puissant don d’hypnose et il a soif de sang, mais redoute la lumière. Tandis qu’ils tentent de dissimuler leurs embarrassants pouvoirs aux yeux de leurs amis, ils s’allient aussi pour remonter l’origine de leurs métamorphoses et essayer de trouver un antidote. Leurs amis réciproques trouvent ce rapprochement étrange, alors qu’ils n’appartiennent pas du tout au même monde. Ambre et Lucas s’aperçoivent surtout qu’ils sont traqués pour ce qu’ils sont. Notamment, Naïa, une créature doppelgänger capable de changer son apparence, se fait passer pour la nouvelle CPE de leur lycée et tente de démasquer les deux élèves métamorphes par une série de convocations…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la base sans autre prétention que celle de divertir les ados sur le thème des vampires et des loups-garous, Métamorphes se révèle une série fort bien troussée. Le scénariste Olivier Gay décline tous les codes connus de ces registres fantastiques, mais au sein d’une communauté de lycéens dynamiques, dont les profils sont bien en phase avec notre époque. Par exemple, la populaire Ambre est influenceuse sur les réseaux ; et Lucas est un geek leader d’un groupe de zic au nom un peu naze. L’humour déployé surtout, colle à merveille au ton des ados d’aujourd’hui : les vannes et l’auto-dérision donnent le ton d’une aventure qui ne se prend pas au sérieux, mais ils construisent néanmoins les problématiques dans un esprit dynamique et bon-enfant. Gay ne s’embarrasse certes pas trop de vraisemblance, ni dans la trame générale, ni dans les détails des résolutions, mais ça n’est pas très grave : ce mood correspond à la légèreté du propos et ça permet de ne jamais s’appesantir sur les situations, qui s’enchainent et font progresser l’intrigue. En creux, les lecteurs s’attacheront aussi beaucoup à la relation de plus en plus ambigüe entre les deux héros, de milieux à l’origine bien distincts. Jonathan Aucomte déroule quant à lui le juste chara-design, expressif, dynamique, avec un petit plus subtil concernant la mise en scène de certains moments de succès ou d’embarras (ex : l’éloignement gêné d’Ambre et Lucas p.33). En prime, à la fin de ce tome 2, la série vous propose un challenge participatif et créatif astucieux. En somme, une bonne série grand-public pas prise de tête.
