L'histoire :
17 avril 1906, à San Francisco, comme tous les soirs, Judith se rend au « Palace Hôtel » pour y effectuer son travail de femme de chambre. Toutefois, il ne s’agit pas d’une soirée normale, car le prestigieux hôtel reçoit en ses murs le ténor vedette actuellement à l’affiche du « Grand Théâtre Central » : Enrico Caruso ! L’assistant du maire vient de ramener une luxueuse boîte de cigares à son intention. Judith reçoit l’ordre d’aller déposer la boîte dans la suite du chanteur d’opéra. Arrivée à la chambre, Judith découvre la porte ouverte. Elle s’annonce, mais personne ne répond… À l’intérieur, Judith découvre un mystérieux colis dans lequel se trouve une toile de Gustav Klimt. A peine l’a-t-elle déballée, qu’elle reçoit un coup de crosse à l’arrière de la tête. Elle entend deux hommes de main de la pègre italienne s’engueuler avant de décider ensemble de se débarrasser de ce témoin gênant ! La femme de chambre tente de négocier en leur promettant qu’elle ne dira rien ou encore que la police partira rapidement à sa recherche si elle disparaît en plein service... rien n’y fait. Les deux hommes ont l’idée de l’éliminer à Chinatown, pour faire croire qu’il s’agit de l’œuvre d’un immigré asiatique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce diptyque en devenir prend pour point de départ un point historique précis : le tremblement de terre qui a secoué San Francisco du 17 au 23 avril 1906. Le scénariste Damien Marie met alors en scène une fiction avec des personnages ayant existé, qui vivent néanmoins des événements purement imaginaires. Dans cette première partie (sur deux prévues), on découvre le ténor Caruso contraint de travailler pour la pègre italienne pour protéger sa famille. Et alors qu’il effectue ce qui est censé être son dernier « service », l’arrivée d’une femme de chambre, comme un cheveu sur la soupe, va tout compliquer. Vivant la pire soirée de sa vie, Judith va cependant voir son avenir s’éclaircir grâce une catastrophe, à savoir l'énorme séisme qui a détruit tout San Francisco en avril 1906… En ce sens, ce premier tome se révèle plus un album de mise en place et d’exposition, laissant un peu l’intrigue principal au second plan pour le moment. Il n’en reste pas moins que l’ensemble est plaisant et bien écrit. Pour mettre en scène cette « histoire » fictionnel, le scénariste a fait appel à son compère Fabrice Meddour. Dans un style réaliste tout en aquarelle, le dessinateur et coloriste offre un ensemble très immersif donnant l’impression d’être au cœur d’un tableau représentant une fable historique. Ce début de série est très intéressant, on attend la conclusion avec plaisir.
