L'histoire :
Le journaliste Thomas Silane a été enlevé et torturé par les gorilles de Sergueï Melichev, parrain d’une violente mafia russe sur le territoire français. Thomas voulait pourtant juste récupérer son appareil photo « magique » (qui fait apparaître sur les clichés les scènes de crimes passées), que lui avait volé à la dérobée la jeune maîtresse de Melichev, Irina Verinian. La jeune femme, ancienne vedette du porno sur le net, cherchait quant à elle à travers ce larcin à s’affranchir de la tutelle financière de Melichev, pour sauver ses parents, leader politiques séquestrés en Tchétchénie. Avec l’aide illicite de ses amis de la PJ, Silane a pu être sauvé de la fureur de Melichev. Mais le parrain a conservé son appareil photo et il en perce aujourd’hui le secret. Pour en vérifier les fabuleuses propriétés, il n’hésite pas à égorger une jeune femme et prendre une photo de son cadavre. Puis il confie l’appareil à un expert pour décorticage… De leur côté, Thomas et Irina partent pour la Tchétchénie, recevant l’aide providentiel de Terry Nimitz, un ancien de la CIA reconverti dans une ONG, un ami de Thomas. En effet, Nimitz veut soutenir l’action politique du père d’Irina, afin de démocratiser la région. Mais la partie est loin d’être aisée, car Melichev a un allié de poids : le FSB…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome 4, début d’un nouveau cycle de 3 tomes, plongeait Thomas Silane dans une mouise particulièrement poisseuse : il se faisait un ennemi mortel d’un parrain ultra-violent de la mafia russe. Dans ce 5e opus, notre héros journaliste tête-brulée joue encore plus avec le feu : il « fuit en avant » en se rendant en Tchétchénie (une région du monde si paisible…) et fricote avec la petite copine de ce barbe-bleue slave. Le thriller d’action tourne alors au thriller d’espionnage, avec l’entrée en scène de la CIA, d’une ONG, du FSB… Le scénario de Patrice Buendia et Philippe Chanoinat se complexifie logiquement, mais il demeure parfaitement limpide, ce qui est à souligner car le registre tend souvent vers la confusion confortable. Toutefois, en marge de cette intrigue haletante et rythmée, l’élément le plus intéressant de ce 5e opus, pour la série dans sa globalité, est le décorticage du fameux appareil photo qui prend des clichés des meurtres passés. En effet, on croyait jusqu’alors que ces propriétés hallucinantes relevaient du fantastique ; a priori, une explication technique semble poindre le bout de son nez. Enfin, la mise en images de l’ensemble est irréprochable : découpage et cadrages insufflent le rythme idoine, les encrages réalistes de Roberto Zaghi sont toujours aussi appliqués et exigeants – avec une mention spéciale pour les couleurs et effets de textures de Cyril Saint-Blancat, rigoureux, harmonieux, sans être exubérants. Adrénaline garantie !