L'histoire :
Après avoir appris que son petit ami Gary était soi-disant marié, Caroline a failli se faire abattre lors d'un faux rendez-vous avec une certaine Audrey. Sauvée par un mystérieux protecteur de trois tueurs en embuscade, elle se retrouve en possession d'un billet d'un dollar, annoté de messages d'alerte contre les « bohémiens ». Fort heureusement, elle fait appel à l'inspecteur Philips, qui lui apprend qu'elle est recherchée pour une tentative de complot terroriste, et la rejoint sans délai. Il met Caroline en contact avec un scientifique spécialiste des sociétés secrètes. Un travail de recherches commence alors, qui va permettre d'évoquer une origine possible pour les étranges messages reçus par Caroline via le mystérieux billet de banque. Le groupe s'oriente vers un lieu secret perdu dans la forêt californienne, où semblent se préparer des projets complexes, prenant leur racine au cœur du pouvoir américain.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec son style désormais reconnaissable entre mille, André Taymans a installé Caroline Baldwin dans le who's who des héroines récurrentes, avec un vrai potentiel de sympathie. La brune un peu alcoolo et un peu séropositive a du caractère et le manifeste à chaque album, que ce soit à la gachette ou dans ses relations sentimentales. Mais la sympathie ne fait pas tout, et cette histoire qui démarrait pleine de mystère dans le tome précédent est ici assez rapidement conduite vers sa conclusion, donnant l'impression qu'elle s'est déroulée en un seul tome. L'auteur aime les personnages qui évoluent progressivement vers leur cible ou leur point de rendez-vous. Il n'hésite pas à consacrer une case à l'allumage d'une cigarette, et une autre à la pichenette pour jeter le mégot dans la nature. Ces ralentissements au cœur de pages muettes confèrent une note de cinéma américain aux aventures de Caroline, mais les rendent aussi ultra rapides à lire. D'autant que par souci du rythme, Taymans n'utilise jamais ni voix off, ni texte de description. Tout est dans les bulles et dans le contenu visuel des cases. Ce qui rend une lecture trop rapide risquée, pour peu qu'on ait manqué de concentration... avant que les cases redeviennent incroyablement denses lors de l'explication finale. On ne plonge ainsi pas vraiment dans ce suspense plutôt bien fait, mais qui ne prend pas le temps de tenir le lecteur en haleine. Lire Caroline Baldwin reste un plaisir, les aventure de la canadienne étant structurées et efficaces. Mais on aimerait retrouver dans cette mécanique très classique la petite touche de supplément d'âme de notre héroine.