L'histoire :
Le facteur dépose à Caroline un paquet adressé à Robert Louis, son grand-père décédé. Elle découvre à l’intérieur un livre intitulé Une Nation en sursis, 50 ans chez les Inuits avec une dédicace très personnelle de l’auteur. Caroline décide alors de rejoindre le grand nord et de faire la lumière sur une partie de la vie de son aïeul défunt. Après un voyage interminable aux confins de ces landes abandonnées, Caroline rencontre Roseline Trembleur, institutrice à la retraite et ancienne amante éperdue de Robert. Pour occuper sa journée, elle visite le village dont les autochtones sont en plein émoi. En effet, le gouvernement a décidé de déménager toutes les habitations plus à l’intérieur des terres. Le permafrost se dégèle et met en péril l’ensemble de la communauté. Après une première journée harassante, Caroline retourne à son hôtel. Un peu plus tard dans la nuit, elle s’aperçoit qu’elle est emprisonnée dans sa chambre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La nuit du grand marcheur nous propose une Caroline Baldwin en pleine introspection, à la recherche de ses racines. A travers la quête de son passé et de son grand-père, c’est toute l’histoire d’un peuple qui s’ouvre à elle. Les Inuits, mal connus et peu protégés, ont fait les frais d’une politique sauvage ruinant leur culture et leur identité. Les stigmates de cette politique sont encore profonds de nos jours sur les rares survivants. Et le phénomène est encore amplifié par les ravages dus aux changements climatiques, qui accélèrent l’altération des modes de vies. André Taymans réussit là une belle démonstration, touchante d’humanité, réelle et si proche de nous. Il arrive à aborder de façon très accessible et crédible la question du réchauffement climatique, du lien entre les générations et des cultures en voie de disparition. Une vraie réussite qui se lit avec plaisir, bien loin des deux décevants précédents tomes. Le dessin toujours un peu trop statique se prête toutefois bien à ce récit.