L'histoire :
Calcutta, Garden Reach. Harriet attend son père, le juge Byle, sur le perron de leur demeure. Elle se languit de l’absence de son père, parti pour résoudre une affaire criminelle, en espérant qu’il ne connaîtra pas le même sort que ses défunts mère et frère. À Lucknow, l’inspecteur Pimlicott a retrouvé la trace du professeur Sybellius, d’Abe et de Percy Law. Il est sur le point de les arrêter en compagnie du juge Byle. Mais les trois fugitifs ne l’entendent pas de cette oreille et parviennent à leur fausser compagnie en prenant la direction du chowk (le grand bazar de la ville). Avec l’aide de Nilam, la servante du professeur, ils empruntent un raccourci en passant par le temple pour se rendre chez Aldo Casali. Ils s’échappent mais c’est sans compter l’opiniâtreté de Pimlicott qui tire sur Sybellius, qui s’écroule, atteint d’une balle dans le mollet droit. Pimlicott retrouve le juge Byle qui le met en garde : il aurait pu créer une émeute en tirant à vue dans la foule. Le juge Byle prend congé, car il doit assurer le procès d’Ani Pandara, une blanchisseuse accusée d’avoir assassiné son jeune époux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’Inde est un pays dont on ne sort pas indemne. Le juge Byle, Abe, Sybellius, Percy Law et le capitaine Redfield vont l’apprendre à leurs dépens dans Le regard du vieux singe. Cet ultime tome marque la fin du deuxième cycle d’India Dreams intitulé À la découverte de l’Inde britannique. Leurs destins finissent par se croiser et l’épilogue écrit par Maryse et Jean-François Charles est à la hauteur de nos espérances. Ce deuxième cycle s’inscrit moins dans une dimension romantique et plus dans le dramatique que le premier cycle. La narration sensitive des deux auteurs joue la carte de l’intensité émotionnelle autour de l’idée que ces personnes sont venues dans ce pays, soit pour fuir, soit pour construire quelque chose de nouveau. Sans jouer les spoliers, ils en ressortiront changés pour l’éternité. La poésie des textes, comme celle des dessins élégants et des couleurs évanescentes de Mister Charles donnent le sentiment d’être transporté dans une Inde magnifiée. On en ressort désappointé à l’image de l’adage qui vient clôturer l’ouvrage : « Bienheureux celui qui, au terme de sa vie, est parvenu à accomplir sa quête. Il est écrit qu’il reviendra plus sage et plus serein dans sa prochaine existence. »