L'histoire :
Fin du XIXème siècle. Le juge Arthur Byle, fraîchement nommé à la Cour Suprême, a bien du mal à faire accepter à son épouse Cybill l’exotisme de l’Inde. Néanmoins, peu à peu, celui-ci se fait à sa nouvelle vie, découvrant au contact de Lady Tuckerton les étoffes indiennes. Au Rajasthan, le jeune capitaine Redfield est affecté au 8ème régiment de lanciers du Bengale. Il doit faire face à l’hostilité déclarée de son supérieur hiérarchique. Il se prépare également à affronter une communauté adorateurs de Kâli qui faire régner la terreur : les étrangleurs thugs. Pendant ce temps, Percy Law, la gouvernante de la famille Byle, s’est échappée en compagnie d’Abe. Ils accompagnent à dos d’éléphant le professeur Sybellius, exclu des grandes écoles d’Angleterre pour érotomanie. Au même moment, en Angleterre, l’inspecteur Pimlicott annonce à Lord Gloosester avoir trouvé l’identité de la meurtrière de son jeune fils, une dénommée Virginia Moore…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’Inde est devenu le territoire de prédilection du duo Jean-François et Maryse Charles, un pays que le couple, à la ville comme à la BD, connaît bien pour y avoir séjourné. Ce pays, influencé par la colonisation anglaise, mais également française et portugaise, possède un charme unique. Les Charles retranscrivent avec justesse les multiples et étonnantes facettes de ce pays, à travers les protagonistes de ce Taj Mahal. Tous ont des choses à cacher. Tous ont une bonne raison de fuir l’Angleterre. Pourtant, ils ne savent pas ce qui les attend. L’amour ? La mort ? De bonnes surprises ? Des déceptions ? Impossible à dire par avance. Une chose est sûre : Maryse Charles livre ici une partition narrative équilibrée (de l’amour, de la violence, de l’aventure…) et fort bien documentée. On se laisse bercer par ses mots, envoûter par son style. Dans son récit, elle distille des indices, tout douceur et en volupté : « Ne pleurez pas, Rama nous a protégés. J’ai senti le mauvais œil sur cette maison », « Et cette femme allait devenir ma mère… ». Le dessin de Jean-François épouse merveilleusement les propos de sa scénariste. Son dessin est toujours aussi somptueux, son encrage délicat, ses couleurs subtiles. L’ensemble donne un aspect évanescent, avec des paysages qui s’évaporent au loin dans la chaleur de l’Inde ou dans le froid humide de l’Angleterre. Chaque case est un véritable régal pour les yeux. Il faudra attendre courant 2013, pour découvrir le tome 8 intitulé : Le souffle de Kali.
