L'histoire :
L’histoire débute à Londres, sur fond de seconde guerre mondiale, sous les bombardements. Emily reçoit un étrange paquet des Indes, transmis par Kenneth Lowther, son ancien précepteur. A l’intérieur, le journal intime de sa mère, Amélie, décédée 16 ans plus tôt, ainsi qu’une photo d’elle, enfant, sur les genoux d’un maharadjah. Et un passé qu’elle semble vouloir refouler, s’acharne à remonter à la surface. Un hindou (son frère ?) l’entraîne à travers les dernières splendeurs de l’empire colonial britannique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi les souvenirs d’enfance d’Emily et de l’aventure de sa mère, il y a cette chaleur intense qui donne une sensualité étonnante au récit de Maryse et Jean-François Charles. Troublée par cette chaleur, Amélie éprouve des difficultés à trouver ses repères au travers de coutumes bien déconcertantes pour une dame de la société victorienne… Fruit de la rencontre personnelle de Maryse et Jean-François Charles avec l’Inde, l’album puise ses sources dans le film de David Lean, La route des Indes, lui même inspiré du roman de E M Foster. « En Inde est révélé au grand jour tout ce que les occidentaux essaient d’occulter chez eux : la misère, la mort et la sensualité, ce qui leur fait prendre conscience de leur limites. On peut sortir grandi de cette confrontation, mais jamais indemne. » Il en va de même avec ce premier tome d’India Dreams. L’étude de la société indienne, sous les dernières lueurs de l’empire colonial britannique, laisse au lecteur une forte impression. Récit posé, lent, paysages grandioses, étude de société poussée dans ses moindres détails… Et quel dessin ! Jean-François Charles, faisant preuve d’ordinaire d’une technique de dessin plutôt classique (Les pionniers du nouveau monde, le Décalogue 3), a utilisé avec succès - pour la première fois - la couleur directe. Et c’est franchement une bonne idée ! Les couleurs sont douces et chaudes, les émotions entières. Un excellent début pour une série qui promet !