L'histoire :
Le « Teckel », alias Guy Farkas, visiteur médical au caractère bien trempé, contribue à révéler un scandale pharmaceutique dans les médias. Puis, pour une vague histoire de meurtre, il s’exile en pré-retraite au Brésil, en compagnie de Meredith, veuve joyeuse. Pendant ce temps, son ancien binôme, le traître Jérémy Labionda, se retrouve à sa place le centre de tous les médias. Quelques semaines passent. Soudain, Farkas réapparait face à Labionda, dans les sous-sols glauques d’une boîte homo parisienne. Prenant toujours le taureau par les cornes, le teckel raconte tout d’abord à Labionda sa courte expérience et ses désillusions en Amérique du sud. Pis il lui explique les raisons de son retour : un enquêteur du labo Duprat l’a retrouvé au Brésil pour lui proposer un deal. S’il les aide à retrouver Merchon, le numéro 2 du groupe, lui aussi en fuite suite au scandale, ils lui promettent de le blanchir totalement en France. A son tour, le Teckel exerce donc un chantage sur Labionda : il a intérêt à l’aider, sinon il révèle à son mari ses pratiques sexuelles dans les boîtes échangistes homo. Labionda enrage, il est piégé. Première étape de leur enquête : une réception pince-fesses au ministère de la santé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’on pouvait considérer l’opus originel comme une histoire complète et close. Que nenni, le « Teckel » ce héros, mélange subtil entre Jean-Pierre Marielle et l’inspecteur Harry, quoique représentant itinérant en médicaments, reprend du service ! Malgré les circonstances de la précédente conclusion, il rempile aux côtés de son binôme félon et complémentaire, Labionda, afin d’étendre ses investigations au registre du thriller improbable, vers des situations aussi imprévisibles qu’inconvenantes. Il se retrouve ainsi affublé d’un masque animal (devenez lequel…) lors d’une soirée échangiste, ou encore acteur sur un plateau de films pornos ou, encore plus trash, obligé de faire du baby-sitting pour sa fille pré-ado (horreur !). Bon-an-mal-an, Hervé Bourhis ficelle une intrigue cohérente et plaisante aux petits oignons, truffée d’un humour bobo-moderne, entrecoupée de citations de Rimbaud (le Teckel est cultivé, je vous prie), le tout servi par un dessin stylisé expressif, façon rough nouvelle vague, sur un coulis de bichromie. Ça reste drôle, même si la diatribe contre les magouilles de l’industrie pharmaceutique se fait moins mordante – de toute façon, tout avait dit à ce niveau dans le premier tome. De nouveau, l’enquête se conclut. Y-aura-t-il un tome 3 ? C’est possible. Avec le Teckel, tout est toujours possible…
