L'histoire :
Le tueur est à Caracas, au Vénézuela, embusqué de nuit en haut d'un immeuble, derrière son fusil à lunette longue portée. Dans sa ligne de mir, à 500 mètres de là, le général Contreras, leader des putschistes qui viennent de renverser le régime, en train de tenir une réunion avec ses collaborateur. Le tueur n'a dieu, ni maître, ni compassion particulière pour l'humain. Il a juste un contrat et il l'exécute implacablement. Il fait mouche en pleine tête et en profite pour semer un peu la pagaille : il abat 5 autres personnes. De retour dans le village indigène où sa femme et son fils sont « protégés », il leur explique qu'il va devoir s'absenter quelques temps : l'affaire avec les cubains dans laquelle il est impliquée est complexe. A l'origine de ces contrats en cascade, qui bouleversent le canevas géopolitique de la région, il y a la découverte d'un gigantesque gisement dans les eaux territoriales de Cuba. La technologie cubaine étant insuffisante pour forer à plus de 1000 mètres de fond, les cubains espèrent se faire aider par les vénézuéliens... à condition que le gouvernement de ce pays ne soit pas pro-américain. En échange de ses services, Katia, séduisante agent cubaine, propose au tueur l'immunité totale au Venezuela. Mais si elle partage le lit du tueur, la belle espionne ne lui dit pas tout... Jouerait-elle un double jeu ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Véritable blockbuster de la collection Ligne rouge de Casterman, Le tueur donne de la gâchette depuis le précédent opus pour le compte des cubains, mais sur territoire vénézuélien. Malgré les apparences, rassurez-vous, il n’embrasse aucune cause politique : seuls comptent ses intérêts. Et dans ce synopsis, ses intérêts se confondent avec les bras d’une belle cubaine… Entre deux contrats, comme à chaque tome, ce personnage de flingueur professionnel anonyme (son nom, c’est « le tueur »), toujours efficace, impitoyable et cynique, nous gratifie de ses réflexions désabusées sur la marche du monde, l’illusion de la justice ou la perversion viscérale de l’Homme. Néanmoins, cet épisode se positionne comme un tome de transition entre la problématique posée dans le tome 7 et sa résolution finale qui interviendra vraisemblablement au tome 9. On en apprend certes un peu plus sur les rouages de ces assassinats politiques en série (la manne pétrolifère), mais le scénariste Matz temporise beaucoup, le temps d’un coup de main sanglant au copain Mariano, à Montréal. Luc Jacamon, qui se consacre désormais à cette unique série, met le tout en images à l’aide de son style si personnel, qui est sa marque de fabrique. Coup de crayon semi-réaliste, colorisation informatique soignée, peaux bistre, beaucoup de lumière… Info bonus : David Fincher et Brad Pitt (Seven) ont acheté les droits de la série pour une prochaine adaptation cinéma… Miam !