L'histoire :
Il a contribué au retour au pouvoir du président vénézuelien, après avoir tué l'auteur du putsch qui l'avait destitué. Le tueur se balade désormais dans les rues de Mexico City, en compagnie de Mariano. Les deux hommes échangent les informations qui leur permettent de mieux cerner les motivations de ceux qui ont souhaité le retour au pouvoir de Gomez. Il semble de plus en plus évident que Katia, la belle maitresse du tueur, ne lui a pas tout dit de son rôle. On se souvient que la cubaine était entrée en contact avec lui pour le tirer d'un mauvais pas, suite à une mission avortée pour le compte de la CIA. Mais le mélange de sentiments et d'intérêts politiques n'est pas réellement du goût du tueur. Mariano, assis sur une fortune issue de la production de coca, va inciter son associé à tirer les choses au clair. Ce que ce dernier va faire, à sa manière, à l'occasion de sa nouvelle mission sur le territoire américain. Aux cotés d'un ex-agent de la CIA, les deux hommes vont alors élaborer un projet totalement inattendu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le choc visuel imposé par Luc Jacamon, sur cette série désormais culte, ne s'épuise pas. Chaque tome procure le plaisir renouvelé d'une plongée dans un univers violent et coloré, incroyablement efficace et cinématographique. Comme pour les épisodes précédents, le Tueur nous fait part de ses réflexions désabusées sur l'absence de morale du monde actuel. Malgré leur aspect répétitif (au moins une séquence par album), ces épisodes de voix off contribuent réellement à l'atmosphère unique de cette série, et nous rapprochent, malgré nous, de ce personnage cynique et violent. L'intrigue construite par Matz passe alors au second plan, tant sa mise en valeur, aussi bien sur le plan des dialogues que de la mise en scène, est brillante. Toujours riche en images choc, aux cadrages originaux, ce tome nous offre en prime des images superbes de Katia, la maitresse cubaine. Le personnage dégage une sensualité rare, formidablement rendue par les cadrages du dessinateur. Derrière un traitement aussi riche, les aspects politico pétroliers de l'intrigue qui se développe semble finalement secondaires, même si le scénariste prend soin de leur donner un vrai fond de réalité. On imagine en effet que les USA vivraient assez mal la découverte dans les eaux cubaines de réserves de pétrole qui en feraient un des états les plus riches du globe. Le cycle se terminera au prochain tome, et on espère qu'il ne viendra pas aux auteurs l'idée saugrenue de s'arrêter là...
