L'histoire :
Guy Lefranc et sa cousine Sophie se rendent à Bruges où le vol d’un tableau de maître (un Caravage) a été perpétré dans une église. Tandis qu’ils discutent du méfait au domicile du professeur Van Klint, ils assistent à un meurtre par la fenêtre de ce dernier. Un homme en pousse un autre à l’eau avec un briquet lance-flammes. Aussitôt, ils poursuivent l’agresseur, qui réussit à prendre la poudre d’escampette sur un bateau. Quand ils reviennent, la police a repêché l’homme, qui s’est noyé. Sophie remarque néanmoins une antenne télescopique sortant bizarrement de la toiture du professeur Van Klint. Dans les jours qui suivent, Lefranc traverse la Manche, direction le port d’attache du bateau. Alors qu’il se promène sur une jetée, il est à son tour agressé par l’homme au lance-flamme ! Il ne doit son salut qu’à l’intervention des services secrets britanniques, bizarrement en planque juste à côté. Un colonel très british lui explique alors que l’homme appartenait à un groupuscule terroriste visant à détruire le tunnel sous la Manche à l’aide de torpilles d’un nouveau genre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce titre coup de poing, Jacques Martin tente de renouer avec la grande époque de La grande menace, L’arme Absolue… Malheureusement, il n’a plus les talents scénaristiques de ses débuts. Une nouvelle fois, un groupe terroriste – au milieu duquel évolue vaguement l’inusable Axel Borg - use d’une technologie révolutionnaire pour faire peser une menace à l’échelle d’un continent. Flanqué d’une cousine sortie d’on ne sait où, pour remplacer placidement Jean-Jean, le célèbre reporter traverse l’album sans rythme. Les dialogues sont désuets et l’intrigue générale demeure tout du long très (très) poussive… Le principe des torpilles est incompréhensible, le rapport entre le tableau volé et l’antenne radio est absurde, les évènements s’enchaînent sans queue ni tête… A l’image des derniers tomes, ce nouveau Lefranc n’est donc qu’une pâle copie de ses premières aventures. Le dessin est repris cette fois par Francis Carin (créateur de Victor Sackville), aidé pour les décors par Didier Desmit. Le duo fait ce qu’il peut pour coller au plus près au style précis-rigide-culte de la série, mais quand le scénario n’y est pas… Les cases figées restent de plomb, le lecteur s’ennuie à mourir. L’unique scène d’action ne semble avoir été mise au point que pour illustrer la couverture. Mais elle tombe comme un cheveu sur la soupe. Relisez plutôt les premiers épisodes !