L'histoire :
Dans les années 50, le cargo « Prince d’Orange » vient de décharger sur un quai de Rotterdam une importante cargaison de minerai de cuivre en provenance d’Indonésie récemment décolonisée. L’importateur Mr van Toor est présent, pour encaisser la transaction, avant de renvoyer le cargo vers sa mystérieuse destination en mer de Banda. Van Toor précise bien au colonel qui sert de capitaine qu’il faut contourner l’Afrique pour éviter le canal de Suez. Trois semaines plus tard, Guy Lefranc arrive au Australie, pour participer en tant que reporter à une régate entre Darwin et les Philippines, à la demande de sa copine Théa. Cette dernière lui présente les membres de l’équipage et tous s’occupent dès le lendemain de l’avitaillement. La régate risque d’être aventureuse car la mer de Banda qu’ils vont devoir traverser est infestée de pirates ! Plusieurs jours plus tard, leur voilier le « Voyager » double un concurrent grâce au déblocage du spi par Lefranc, qui a parfaitement trouvé sa place au sein de l’équipage. Mais la direction de la course les prévient qu’un typhon en formation se dirige vers eux. Il leur faut rejoindre l’île la plus proche pour se mettre à l’abri…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette 36ème aventure de Guy Lefranc est une nouvelle fois dessinée à la manière de Jacques Martin par un Régric qui a parfaitement assimilé les codes réalistes de la série – à quelques pétouilles de proportions près. Le décorum sera plutôt maritime et exotique, car le scénariste Roger Seiter envoie l’aventurier reporter participer à une Régate qui vire à la catastrophe en mer de Banda, cette mer située au milieu de l’archipel des Molluque indonésien. Le contexte est celui de l’immédiate post-décolonisation de l’archipel d’avec les Pays Bas… et le moins qu’on puisse dire, est que la région n’est pas très stable, politiquement parlant. Outre des potentats locaux, il y a aussi des velléités de putsch, des pirates, des magouilles commerciales et des typhons. Au fil d’une série d’évènements limpidement linéaires et un peu nigauds, Lefranc se frottera tour à tour à tout cela… sans s’encombrer d’une psychologie de personnage très crédible. Ses relations avec le jeune sultan Sinar sont confondantes de naïveté ; le putsch qui se prépare contre ce dernier est rudimentaire ; les résolutions des « crises » passent souvent dans des ellipses très pratiques ; en enfin, la résolution finale en un tour de pot et un tir de torpille nous laisse désarmés de stupéfaction. On évitera d’évoquer sa relation avec sa super copine de sports d’hiver Théa, qui se retrouve subitement dans le camp ennemi, sans conséquences. Rendez-nous Axel Borg !
