L'histoire :
En compagnie de Jean-Jean et de sa cousine Sophie, le journaliste Guy Lefranc est en basse Egypte, où son vieil ennemi Axel Borg lui a donné rendez-vous. Avant que celui-ci daigne montrer le bout de son nez, Lefranc fait un peu de tourisme au temple de Karnak et reçoit une mise en garde anonyme, le priant instamment de quitter le pays. Enfin, Borg se pointe et lui annonce la raison de sa convocation : avec l’aide d’une équipe de savants bénéficiant de fonds privés quasi-illimités, il est sur le point de redonner la vie à une momie ! En effet, s’appuyant sur les dernières technologies de clonage, l’équipe scientifique de Borg a presque déjà reconstitué dans un laboratoire souterrain le corps de Ramah, un être tout bleu vieux de 4000 ans, en raison d’une bio-stimulation accélérée. Le lendemain de cette entrevue, un homme se présente à l’hôtel de Lefranc, réclamant son attention. C’est un émissaire du M.O.R.A., une organisation secrète réunissant les dirigeants des grandes religions monothéistes du globe (MORA = Monotheist Religions Association). En effet, ces derniers n’apprécient que très moyennement la découverte de la vie éternelle, qui remet en question les fondamentaux de leurs cultes respectifs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Effectivement, la découverte de la résurrection serait à même de provoquer un tsunami politique à l’échelle de la planète, ne serait-ce que par la remise à plat des valeurs religieuses constituantes des diverses civilisations. Hélas, on attendait de cette idée de départ qu’elle aille un peu plus loin que cette simple conjecture. Les ricochets géopolitiques, l’aspect sans doute le plus intéressant de ce nouveau synopsis, sont ici extrêmement mal exploités et surtout développés n’importe comment. Après un épisode transitoire plutôt bon, sorti d’un carton des années 60 de Jacques Martin (lisez sans hésiter le tome 17 : le maître de l’atome), la série Lefranc retombe donc dans les travers qu’on lui connaissait jusqu’au tome 16. C'est-à-dire un scénario maladroit, s’appuyant sur des éléments lourdingues (l’explication scientifique de la résurrection), des rebondissements débiles (la momie bleue hantant les ruines de Karnak, qui se souvient de l’emplacement du trésor d’Amon), des dialogues ampoulés, un rythme haché, totalement bancal… Au secours ! On a le sentiment que la réalisation de l’épisode a été confiée à des débutants. C’est d’autant plus dommage et paradoxal qu’on connait tout le talent dont est capable le scénariste Patrick Weber (Les fils de la louve, Novikov…). Le dessin échoit une nouvelle fois à Francis Carin, qui reprend au mieux ce style hyper-statique cher à l’œuvre de Jacques Martin. Bien que le héros en couverture ressemble plus à un jumeaux Bogdanov qu’au Lefranc qu’on connait, le dessin intérieur reste d’u classicisme détaillé, notamment sur les décors de la basse Egypte.