L'histoire :
A Londres, au début des années 50, la famille royale britannique échappe de peu à un attentat perpétré à Wimbledon. Une huitième bombe explose et le MI5 peine à trouver les responsables. Le groupe qui revendique ces exactions, appelé « Unsere Welt », est symbolisé par une planète sur une croix gammée… Au quai des orfèvres, me journaliste Guy Lefranc soumet toutefois une piste à son ami le commissaire Renart : les dates des attentats correspondent toutes avec la date d’une défaire allemande durant la dernière guerre mondiale. Aussitôt Renart fait le nécessaire pour envoyer Lefranc en soutien à Scotland Yard. A ce moment, un inspecteur inconnu apporte un courrier de menace anonyme au journaliste… Une course poursuite s’engage alors entre Lefranc et le pseudo-inspecteur, qui se termine par une fusillade et la mort du coursier. Cela n’empêche évidemment pas Lefranc de traverser la manche, en passant par la Belgique. Sur le ferry, il tente d’arrêter un individu masqué en imperméable qui l’espionne depuis Ostende. Après une altercation, l’individu prend la tangente sur un crevettier avec l’aide de complices, mais il perd sur le pont du ferry une curieuse boîte contenant… une orchidée rarissime !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux équipes semblent désormais s’alterner sur la reprise des aventures de Guy Lefranc, en succession de Jacques Martin (87 ans !). D’un côté Patrick Weber et Francis Carin (bof) et de l’autre, présentement, André Taymans et Erwin Drèze. Judicieusement, les auteurs adoptent la technique de la ligne claire inhérente au ton de la série et à l’époque à laquelle l’aventure s’insère (chronologiquement entre Le maître de l’atome t.18 et L’ouragan de feu t.2). Toutefois, ce sympathique cadre graphique ne fera pas illusion longtemps… Ne vous fiez pas au classicisme d’apparence : si le look de la ligne claire est plutôt respecté, l’intrigue est ampoulée, éculée, grandguignolesque, pas fluide pour un sou… Bref, les travers habituels que montre la série depuis… déjà trop longtemps. Ici, notre héros se frotte à une équipe de néonazis terroristes, avec un savant fou à leur tête, qui fomentent un sacré sale coup : ils veulent détruire Londres ! Petite astuce gentillette : on trépigne de voir Axel Borg surgir au détour d’une case… Ne jetons pas la pierre aux auteurs : ces derniers ont tous prouvé leurs valeurs à travers leur bibliographie. Il semble surtout que des impératifs éditoriaux viennent plomber toute velléité de rafraichissement/modernité. Pourtant, sans chercher à adopter les procédés narratives renouvelés du 9e art, Lefranc a prouvé via Le maître de l’atome qu’une aventure trépidante était encore possible au XXIe siècle, sans dénaturer sa patte surannée. Alors quoi !?