L'histoire :
15 août 1811. Alexandre, le Tsar russe, ne respecte aucun des accords sur le blocus (les traités de Tilsitt et d’Erfurt). La Russie taxe les produits français et prépare la guerre en amassant des armées aux frontières de la Pologne. D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie paye même un homme qui espionne l’armée napoléonienne. La France n’a pas d’autre choix que d’attaquer les positions russes. Napoléon veut prendre l’ennemi de vitesse. Sous le soleil écrasant ou sous la pluie, il traverse la Pologne avec ses troupes. Son armée compte plus de 700 000 hommes, pour moitié française, l’autre moitié issue de 20 nations alliées de l’Empire contre l’Angleterre et la Russie. La France remporte la bataille d’Austerlitz. C’est un véritable carnage ! 6 500 morts, 22 000 blessés côté français, 45 000 morts ou blessés côté russe. Au loin, Moscou se dessine. Vidée de ses habitants qui ont été évacués, la ville va voir entrer plus de 100 000 hommes… Pendant ce temps, ses ennemis comme Talleyrand œuvrent en France : « Affirmez partout que Napoléon est un tyran, on vous croira… »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aux côtés de Charlemagne, Louis XIV et le Général de Gaulle, Napoléon figure parmi les hommes d’état emblématiques de l’Histoire de France. Il a transformé la France en profondeur, même si sa mégalomanie de dicter sa loi à ses voisins a couru à sa perte. Pascal Davoz dresse ici un portrait singulier du personnage. Son parti-pris est de montrer Napoléon comme un homme qui voulait imposer la paix à tout prix. Quiconque ne se rangeait pas à ses idées subissait les foudres guerrières du petit Caporal : « Je n’ai jamais fait de conquêtes qu’en me défendant. L’Europe n’a jamais cessé de combattre la France à cause de ses principes. J’étais forcé d’abattre sous peine d’être abattu ». À travers un scénario documenté plein d’anecdotes, Pascal Davoz s’attache à montrer le charisme et le sens de l’honneur de l’homme. Il a, par exemple, pour habitude, quand les hostilités sont finies, de rester sur le champ de bataille et de faire soigner ses hommes et ses adversaires sans distinction. Certains ne manqueront pas de trouver l’ensemble un poil subjectif. Mais tout cela a le mérite de dévoiler un Napoléon à mille lieues du despote sanguinaire que l’on évoque parfois. Dommage que les derniers jours sur l'île de Sainte Hélène soient expédiés en 4 planches. Le dessin académique plein de justesse de Jean Torton accompagne ces textes travaillés. On le sent particulièrement appliqué dans son interprétation de l’Histoire de Napoléon (quoi de plus normal pour un auteur qui a offert au Journal de Tintin une flopée de récits historiques). Cette quadrilogie est indispensable pour les fans de Napoléon et permet aux autres de découvrir un autre empereur. Pour compléter le tableau, n’hésitez pas à lire la Bataille de Richaud/Rambaud et Gil, le Napoléon de Funcken, voire celui de Glénat, sans oublier Hertz 4 et 5 qui revisitent son histoire !