L'histoire :
La catastrophe a fait des dégâts dans le monde entier et les températures ont brusquement et considérablement chuté. Certains ont de la chance : ils ont un ticket pour rentrer dans LE train qui pourrait leur sauver la vie. C'est le cas de Steve et de son fils Jimmy. Ils doivent attendre le train à un endroit précis dans l'Arizona et quittent donc Sedona. Ils arrivent à destination, mais l'endroit semble désert et les cadavres traînent dans les rues. Un groupe armé vient les voir et leur propose de les héberger : après tout, on ne laisse pas un gosse dans une voiture. Ils arrivent dans un taudis où les réfugiés s'entassent. Steve et Jimmy n'ont pas vraiment confiance et préfèrent aller au motel le plus proche. Il reste apparemment de la place. Un homme armé les accueille, Josh. Il leur demande un peu d'argent pour la nuit. La chambre est médiocre mais cela fera l'affaire. La famille s'installe donc et décide de garder secret le fameux ticket qu'ils possèdent. Pendant ce temps, Josh discute avec un certain Carson. Ce dernier se demande pourquoi ces étrangers sont venus s'installer. Par les temps qui courent, on ne vient pas s'enterrer dans un bled pourri par hasard...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On dit souvent qu'un train peut en cacher un autre. Ici, pour la série Transperceneige, ce serait plutôt un train peut en cacher mille et un autres... En effet, la série mère se multiplie à vue d'œil avec une série télé qui sort en mai 2020 sur Netflix et la préquelle qui continue en bande dessinée. Cette série underground perd donc un peu de son caractère culte. On pourrait facilement critiquer leurs auteurs, dont le dessinateur phare Jean-Marc Rochette, de sacrifier la notoriété au business. Car la critique a aussi la dent dure dans cette préquelle, plus noire et désabusée que jamais. Le premier tome avait expliqué la naissance de ce fameux Transperceneige qui doit sauver l'humanité. Malgré tout, on ne comprend toujours pourquoi cette arche de Noé futuriste roule sans arrêt ? La suite montre cette fois l'après-catastrophe et les conséquences sur la survie du genre humain. Âmes sensibles s'abstenir, car c'est un véritable ticket pour l'enfer que décrit Matz. Chaque passage est une plongée plus sombre encore dans les abysses de l'âme humaine. Le dessin crépusculaire de Rochette est tout aussi cynique que le reste. Ça tourne régulièrement à la folie et les auteurs flirtent dangereusement avec le glauque. Cette vision affreuse et pessimiste de notre devenir reste un message violent et fort sur les principes écologiques et gouvernementaux actuels. Alors, acte gratuit et mortifère ou éveil nécessaire des consciences ? À vous de voir. Toujours est-il que Matz et Rochette nous punissent sévèrement pour avoir laissé mourir notre terre Gaïa. Peut-être avons-nous bien mérité ce châtiment...