L'histoire :
En fin d’année 2021, les autorités sont plus que jamais sur le qui-vive concernant le mystère qui a frappé la Terre il y a plus de 10 ans. Quatre rayons lumineux étaient en effet apparus en 4 endroits du globe et ils avaient engloutis quatre cobayes : Jacob Kandahar, Hannah Osternik, Ardell Clayton et Steve Koper. En effet, aujourd’hui, 3 rayons lumineux identiques à ceux de 2009 sont apparus à trois reprises, durant quelques secondes, sur la ville flottante d’Arena. Précisons que cette monumentale ville nouvelle a été érigée sur pilotis, au large du Portugal, à l’intersection précise des 4 rayons de 2009. Dans les hautes instances de l’ONU, on en est certain : ces trois nouveaux rayons correspondent aux trois disparus restant (Clayton ayant été « recraché » depuis, sous surveillance rapprochée). A l’emplacement des rayons, différents objets se sont d’ailleurs retrouvés disposés en forme de croix… Le délégué permanent sur ce mystère émet une hypothèse : nous sommes à la veille de 2022, année prophétique annoncée par les rayons ; les 3 disparus sont donc revenus pour achever leur destinée, celle qui met en jeu l’avenir de l’humanité. A partir des interprétations artistiques dérivées des images jadis diffusées par les rayons, il pense qu’il faut chercher un symbole de « pieuvre »… Effectivement, dans les rues d’Arena, un témoin identifie formellement Jacob. Au terme d’épreuves mystiques et métaphysiques, Jacob, lui, apparaît et disparaît à satiété, se sentant pleinement investi de sa mission. Et plus loin, Koper se mu en meurtrier déshumanisé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça y est, on l’a enfin l’explication ! En effet, ce tome 3 du cycle 2 d’Apocalypsemania est également le dernier de cette saga d’anticipation fantastique, qui aura tenu en haleine pendant près de 10 ans les fans de SF option X-files. Comme promis, Laurent-Frédéric Bollée rassemble aujourd’hui les pièces de son formidable puzzle et délivre (ô joie) la cohérence d’ensemble. Certes, en retombant sur ses pattes, cet ultime volet fait également redescendre comme un soufflet l’hypothétique grand dessein transcendantal. Il faut dire que Bollée avait mis la barre très haut, avec des énigmes légèrement mégalos, au croisement de la rencontre du troisième type et de la connexion divine : l’homme « le plus intelligent du monde », des rayons d’obédience métaphysiques, la destiné de l’humanité en jeu (en toute simplicité)… Il faut toutefois reconnaître au scénariste plusieurs prouesses. Primo, la série réussit tout de même la gageure d’imbriquer pertinemment science, Histoire, extraterrestres, shamanisme, mythologie et métaphysique. Deuzio, Bollée a su tout du long brouiller les pistes, emmener son lecteur avide d’explications à contrepied des réponses espérées ; les deux précédents opus en ont d’ailleurs agacé plus d’un. Tertio, il n’a jamais perdu son objectif de vue et en recrache aujourd’hui une synthèse cohérente et complète, à défaut d’être effectivement d’inspiration divine. Enfin, le dessin précis et maîtrisé de Philippe Aymond sera resté d’une belle régularité et d’une fluidité remarquable tout du long de l’aventure, en dépit du défi manifeste, parfois, de dépeindre l’indicible. Une chouette saga de SF est désormais complète et terminée.