L'histoire :
A Königsberg, en 1735, en s’enfermant dans de savants calculs pour réussir à établir une démonstration de géométrie, Leonhard Euler, mathématicien renommé, perd un œil. Il s’en sort avec les honneurs du royaume et reçoit une médaille… dont il n’a que faire. En effet, Leonhard appartient à une confrérie de savants et d’intellectuels qui méprisent les monarques et leur despotisme abject. Au sein de cette loge secrète, il conspire et se trouve un jour devant l’obligation d’accomplir un meurtre d’importance pour accéder au plus haut rang. Sa victime : l’ambassadeur de France en Prusse. A la suite d’un effort considérable sur lui-même – il est mathématicien, pas criminel – il doit s’accomplir lors d’une réception à l’opéra. Ce soir là, les discutions stériles et la fadeur des relations mondaines l’aident à passer à l’acte. Il poignarde d’ambassadeur à la gorge, mais il est rapidement capturé, après une chute qui le laisse paraplégique. Enfermé dans un asile de fous en attendant son procès, il y fait connaissance d’un autre mathématicien, peut-être encore plus doué que lui : Jacob Kandahar. Ce dernier dit être arrivé du futur il y a plus de cinquante ans, ne pas vieillir et cherche à résoudre une mystérieuse réponse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après « Le cycle des lumières », en 5 tomes, Laurent-Frédéric Bollée et Philippe Aymond reprennent leur mystérieuse série de science-fiction dans un second cycle, « Les épreuves », d’ores et déjà prévu en 3 tomes. Chacune de ces nouvelles aventures représenteront alors une histoire complète, située à une époque différente. Tout d’abord, on retrouve donc Jacob Kandahar, l’homme « le plus intelligent de la planète », au milieu du XVIIIe siècle, dit des « lumières » (un astucieux rapprochement ?), lors duquel les idées révolutionnaires de quelques esprits éclairés font vaciller les monarchies. Effectivement, ApocalypseMania ne déroge pas à son fil directeur : rarement sciences et philosophie n’auront été aussi intimement mêlées. De plus, les décors enluminés et les costumes du XVIII sont une nouvelle occasion pour Philippe Aymond, de faire montre de son grand talent pour le dessin réaliste, en couleurs directes. La réponse que finit ici par trouver Kandahar n’est peut-être pas très convaincante, mais au moins les auteurs confrontent-ils une nouvelle fois nos petits cerveaux à de nouvelles logiques et/ou problèmes mathématiques, un exercice original en BD. Puis, après une ultime réflexion métaphysique sur le matérialisme de nos existences, cela permet tout de même à Kandahar de disparaître à nouveau à l’intérieur de son rayon de lumière, vers l’inconnu, soit une nouvelle époque…