L'histoire :
Une actrice de cinéma du nom de Natalia vient d’être retrouvée morte à son domicile. Smirnov, le chef de la police, fait venir sur place un détective privé, John Blacksad, afin d’avoir son avis sur ce meurtre. En effet, c’est l’ancienne maîtresse de ce dernier qui gît morte dans son lit… et la police n’a aucun indice à se mettre sous la dent. Blacksad n’apporte rien de nouveau à Smirnov : il n’avait conservé aucun contact avec la victime. De vieux souvenirs remontent alors à la mémoire du détective et c’est l’esprit noir qu’il quitte la proprièté de l’actrice. Blacksad mène alors sa propre enquête afin de venger son ancien amour. Il rend visite à un vieux copain boxeur qui fut le garde du corps de Natalia pour tenter de trouver une piste. La seule information qu’il retire de sa visite est le nom d’un des admirateurs de Natalia, un certain Léon Kronski, scénariste de cinéma. Il arrive au domicile de celui-ci et pénètre dans l’appartement. Visiblement le scénariste est parti précipitament. Une femme de ménage arrive pour l’entretien et Blacksad en profite pour lui soutirer des informations. Léon Kronski est bien parti en voyage, d’après ce qu’a dit un autre ami à la ménagère. Elle ne connaît pas son nom, juste que c’est un type aux yeux globuleux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour une première, c’est une première remarquable qu’ont pondu Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido. Ce premier album donne le ton, dans la plus pure tradition du polar noir américain. Tous les ingrédients pour créer une atmosphère sombre et originale sont présents, jusqu’aux personnages eux-mêmes qui ne sont pas des hommes mais des animaux. La transposition est habile : leurs caractères et leurs comportements sont orientés en fonction du choix de l’animal. Quelques exemples, pour comprendre : le chef de la police Smirnov est un chien-loup, l’ancien garde du corps boxeur est un gorille, et le finaud détective Blacksad, un chat. La qualité graphique de l’album est extraodinaire : Guardino dessine des personnages très expressifs, des décors, des profondeurs d’images époustouflantes, où les détails ont tous leur importance. Parfaitement bien orchestré par Canales, le scénario emmène le lecteur à travers une enquête dont on ne décroche pas jusqu’au dénouement. Même les dialogues et voix off sont travaillés, à la mode d’un vrai polar. Les succès public et critique sont la preuve qu’une série vraiment originale est née, différente de ce qui se fait à l’époque. A noter aussi, la préface de l’album réalisée par Régis Loisel himsef et qui ne tarie pas d’éloge sur les auteurs. A ne pas rater donc…