L'histoire :
Novembre 1804…Bonaparte n’est plus très loin de couvrir L’hermine qui le baptisera Napoléon et fera de lui un Empereur. Au moins pour quelques temps… Pour l’heure, le voilà qui entre dans Paris avec le Pape Pie VII. La Capitale entière est effervescente et attend l’événement avec impatience : du petit peuple à la cour du futur Empereur qui s’affaire pour les préparatifs du Sacre. Il y a pourtant un petit détail auquel beaucoup n’avait pas pensé et que Joséphine de Beauharnais voudrait régler immédiatement : futurs Impératrice et Empereur ne sont pas mariés religieusement. Aussi, quelques heures avant le Sacre, des noces sont-elles organisées pour rendre légitime l’union au regard de Dieu (et peut-être bien pour tenter de se prémunir d’un futur divorce). C’est le Cardinal Fesh qui est chargé de célébrer le mariage assisté du Nonce Zaponi. Ce dernier fait partie de la conspiration qui a déjà tenté à plusieurs reprises de renverser le pouvoir. Une rencontre fortuite avec l’Abbé Sathanase, un des principaux conspirateurs, lui donne la marche à suivre pour définitivement se débarrasser de l’imposteur : une petite bombe à placer dans l’église au moment de la cérémonie. En attendant, Sathanase doit aller récupérer ledit explosif chez Carliez, l’étudiant qui l’a conçu : une occasion de retrouver un drôle d’Ecureuil revanchard...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une nouvelle fois rythmé par la Grande Histoire (le sacre de Napoléon), cet ultime mouvement de Double Masque livre tous ses secrets. Ou plus exactement, il confie définitivement chacun de ses protagonistes à son destin. Et en particulier, en se lovant malicieusement dans les interstices laissés vacants par l’Histoire, Jean Dufaux s’amuse à en tirer quelques ficelles. Abbé conspirateur, fille de Ministre de la Police, mystérieuse Berbère, agents fougueux et bien entendu « Fourmi » ou « Abeille » se voient dicter leur bonne ou mauvaise fortune par un scénario qui boucle l’aventure avec « effica-facilité ». On aurait peut-être bien aimé que le scénariste lime un brin moins l'épaisseur de ses personnages. Ou bien qu’il tisse des surprises un peu plus éclatantes pour quelque chose de plus pétillant. L’essentiel n’était certainement pas là. Mais plus à jouer à imaginer un tison qui aurait guidé le destin de ce personnage historique hors norme. Le tout avec l’invraisemblance du Fantastique, la malice des intrigues de cour et le dynamisme d’un bout de suspens « policier » confié à « un écureuil » et « une torpille » particulièrement bien choisis. Bref bien plus trépidant que le récit de nos manuels scolaires tout en en préservant la réalité et en rendant crédible l’invraisemblable. Le temps est donc venu de faire tomber le Double Masque, de comprendre qu’on ne peut passer de l’ombre à la lumière aussi facilement et que lorsqu’une destinée hors-norme est en route, rien ne peut l’arrêter. Martin Jamar offre, quant à lui au dessin une nouvelle fois une partition talentueuse et élégante pour une série moins surprenante qu’elle le laissait présager mais au ton unique (la patte Dufaux…) et divertissant.