L'histoire :
François, surnommé « la Torpille », a été engagé par Bonaparte lui-même, alors premier consul de France, pour retrouver un nécessaire de voyage dérobé dans son bureau. Mais après quelques jours, ses hommes de main perdent toute trace de la Torpille et d’Opale, la jeune femme à l’origine du larcin. De même, le véritable commanditaire du cambriolage qui n’est autre que Fouché, alors ministre de la police démissionnaire, perd la piste d’Opale et du mystérieux objet. Il charge alors une jeune femme rousse, surnommée « l’Ecureuil », de faire un peu de ménage dans cette affaire. L’Ecureuil liquide Amédée, le proxénète d’Opale, interroge les proches de cette dernière et arrive trop tard pour constater l’incendie de l’auberge où elle s’était réfugiée. C’est alors qu’un mystérieux vendeur de casseroles, « Fer-blanc », la met sur la piste du Seigneur des cloaques, surnommé « la Fourmi ». Pendant ce temps, la Torpille est « l’hôte » de la Fourmi dans les sous-sols parisiens. Ce mystérieux sosie de Bonaparte, borgne et cheveux blancs, recherche lui aussi assidûment le nécessaire de voyage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme promis, ce deuxième tome conclut l’histoire… mais pas la série ! Il faudra donc attendre le troisième épisode, l’Archifou, pour en apprendre (peut-être) un peu plus sur les liens qui unissent l’abeille et la Fourmi… bien que l’hypothèse du frère jumeau caché soit plus que probable. Cependant, Jean Dufaux ne cherche pas vraiment à entretenir ce mystère librement inspiré par L’homme au masque de fer d’Alexandre Dumas. Les destins croisés des personnages visent à nous faire partager une enquête sous le premier empire, dans un cadre original : le Paris souterrain sous le premier empire, où se côtoient truands et prostitués. En dehors des deux figures historiques, Bonaparte et Fouché, les principaux protagonistes ont tous des noms de code : la Fourmi, la Torpille, l’Ecureuil, Opale, Fer-blanc… De quoi alimenter l’occultisme du récit, thème cher au scénariste. Ce goût pour le mystère fait planer une atmosphère étrange sur la série. Le ton est néanmoins beaucoup plus léger que sur ses autres titres phares (Jessica Blandy, Rapaces, Djinn…). Ceci est en partie du au dessin élégant de Martin Jamar, avec qui Dufaux a déjà réalisé la série Les voleurs d’empires (7 tomes). Son style classique, clair et limpide est certes sans surprise, mais il contribue à nous faire passer un bon moment de lecture.