L'histoire :
Dans la Chine rurale de notre époque, Maître Wang est un peintre spécialisé dans l’art de la calligraphie. Il sillonne les régions reculées, où se trouvent nombre rizières plantées en escaliers, à la recherche d’un endroit tranquille où s’installer, lorsque tombe sur lui une brume particulièrement épaisse. Il se réfugie chez une vieille femme de l’ethnie Miao, Yao la guérisseuse, qui lui offre le thé et lui indique la direction la maison de grand-père Bayang. Wang retourne donc dans la brume. Quand celle-ci se dissipe, il se retrouve curieusement entouré de dizaines d’enfants, qui descendent le même sentier que lui en courant. Il s’étonne et toque chez Bayang. Il est tout d’abord accueilli de fort peu aimable manière par son mainate… puis par Bayang et ses deux petites-filles. Beaucoup plus courtois, le vieil homme lui propose de l’héberger dans une maison typique en bois, à l’écart du village. En contrepartie, Wang propose de se rendre utile aux champs. Dans les semaines qui suivent, tandis qu’il exerce son art, Wang se noue d’amitié avec les filles de Wang, auxquelles il apporte le minimum d’instruction qui leur fait étrangement défaut. Il découvre surtout le terrible secret concernant les enfants de la brume…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Direction la Chine rurale, du côté de l’ethnie des Miao, pour ce tome 3 de la collection Géo BD, qui sort de conserve avec le tome 2 (La conteuse des glaces). Dans le sillage d’un dessinateur de calligraphie traditionnelle, le duo de scénaristes Béka (Bertrand Escaich et Caroline Roque) nous fait partager quelques aspects de la vie ordinaire dans cette région du monde où l’on fait pousser le riz au sein d’innombrables bassins creusés à flan de collines, en escalier. Dans une ambiance toujours bon-enfant et grand-public, l’intention maintient son cap sur la pédagogie : on y découvre les tenues traditionnelles Miao, l’art pictural chinois et surtout le gros problème démographique qui contraint l’empire du milieu à adopter une politique nataliste ultime (1 enfant par foyer et de préférence un garçon). Toujours très agréable à suivre, le scénario perd toutefois un peu de la vraisemblance montrée par les tomes précédents, tant en raison de son improbable ressort central (la brume artificielle), que de l’incursion du fantastique dans son développement (les esprits du riz et de la forêt). Le plaisir de lecture demeure tout de même entier, notamment grâce au dessin semi-réaliste de Marko, qui accorde beaucoup d’empathie aux personnages et une lisibilité maximale. Emboîtez vite le pas du calligraphe qui arrive à pied par la Chine…