L'histoire :
Menottés chacun à une chaise, Téo et Jazz Maynard sont interrogés par des grosses frappes provenant des Etats-Unis. Des retrouvailles pour le moins ironiques… Deux heures plus tôt, Jazz rentre à Barcelone avec sa sœur Laura. Celle-ci part rejoindre le domicile de ses grands-parents, laissant son frère à la visite des quartiers qu’il connait par cœur. Arrivant devant un bar nommé « Cave Canem », Jazz interroge une vieille mendiante pour savoir depuis combien de temps l’enseigne a changé de nom. La vieille lui rétorque que cela a été fait le jour où Judas l’a racheté. Il lui fit garder sa trompette pour une centaine d’euros, avant d’y entrer. Un groupe de jazz joue dans le fond, Maynard s’adresse au barman. Il cherche du travail, après quelques notes sur l’instrument d’un trompettiste, la patronne l’embauche. Une voix connue appelle alors Jazz du fond de la salle : son ami Téo est en train de boire un verre. Bras dessus-dessous, les deux compagnons partent fêter leurs retrouvailles. Ils hèlent un taxi, au moment où une arme sur la gorge, on leur somme d’y monter bien gentiment…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Première série parue en France du duo espagnol Raule et Roger, Jazz Maynard n’en est pas pour autant leur première collaboration (plus d’une dizaine d’albums en commun). Dargaud est le premier éditeur français à leur faire confiance, après qu’ils aient été découverts par Jean-David Morvan. Il faut dire que d’emblée, cette série promet énormément et ce, seulement après un premier tome (sur trois prévus). Le dessin fortement encré de Roger (Ibàñez Ugena, en entier) est tout d’abord un premier choc. Son trait est original et dynamique, les scènes d’action sont rudement menées et certaines couleurs choisies dans les moments les plus violents s’avèrent particulièrement judicieuses. Les teintes choisies ainsi que l’encrage accentuent le côté sombre, sans altérer la lisibilité. Au niveau narratif, pour le moment Raule met en place des morceaux de puzzle captivants, recourant à de nombreux flashbacks au sein d'une trame normale, qui progresse vite. Les thèmes dévoilés sont la vengeance, la prostitution, la violence, autant d’éléments généralement synonymes d’un polar réussi. Une excellente surprise, fraîche et passionnante, orchestrée avec brio, coño !