L'histoire :
Jazz et Teo, deux talentueux cambrioleurs barcelonais, sont à la recherche de l’œil doré, pour le compte d’une agence iranienne. Lors d’une mission de reconnaissance et d’écoute à distance, Teo se fait repérer. Il est rapidement capturé par les hommes de main d’Ingólfur Askjar. Ce dernier est leader d’un groupuscule suprémaciste de l’identité islandaise et détenteur de l’objet tant convoité. Drogué et malmené, Teo est soumis à un interrogatoire en bonne et due forme. En même temps, Jazz met tout en œuvre pour récupérer l’œil doré et sortir son ami de ce guêpier. Une troisième force entre dans la danse, Max Low le frère de Jazz par adoption. Rongé par un lourd secret familial, ses liens avec Jazz se sont rompus. Ce dernier s’est allié à Askjar pour gripper les pistons de notre talentueux trompettiste. Pour couronner le tout, la délicieuse commandante d’une agence iranienne, Safam, observe du coin de l’œil le jeu de dupe qui se déroule devant elle. Dans l’ambiance rude et austère d’une Islande glaciale, Max et Jazz vont mener ce duel fratricide afin de régler leur différend passé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jazz Maynard distribue les marrons, les ennemis tombent comme des feuilles mortes et le froid islandais est mordant : il n’y a pas de doute, c’est l’automne. Raule nous sert un scénario qui dézingue et nous fait danser une valse à trois. D’un côté, le groupuscule luttant pour la suprématie blanche islandaise, Teo et Jazz sous les ordres de la commandante Safam, et Max Low son frère par adoption. Très peu de subtilité de la part de nos cabrioleurs préférés, ils foncent tête baissée dans la mêlée, l’affrontement est frontal. Jazz règle ses comptes à coup de pruneaux de gros calibre qui ferait rougir de jalousie la ville d’Agen. Toujours à la recherche du fameux œil doré iranien, Jazz va devoir aller puiser dans son passé pour trouver des réponses. C’est sur ce point que le scénario est malin, car il dévoile des réponses sur la vie de Jazz et de son enfance avec Max. Le lecteur comprend mieux pourquoi ces derniers sont liés et se haïssent. On mettra sur le compte de l’action à outrance quelques scènes à la limite du surréalisme. Roger nous livre des planches de très belle facture et des cases d’actions très bien exécutées. Même si l’histoire se situe dans une Islande froide et blanche, l’encrage noir est très marqué et les cases virent à l’orange lorsque le sentiment de surprise est présent. Cette technique de colorisation particulière accentue l’action et ajoute l’expression d’un sentiment indépendamment des visages et des attitudes des personnages.
