L'histoire :
Victor échange avec son frère Théodore. Ce dernier ne comprend pas pourquoi il utilise la violence pour arriver à ses fins. Pourtant, Victor lui rappelle que les affaires de sa banque ne sont pas si éloignées de ses méthodes. Sans l'utilisation de la force, les habitants du vieux Paris ne quitteraient pas les immeubles trop archaïques. La bonne arrive pour annoncer que Théodore est attendu par son père, le baron de Saint Hubert, qui veut s'entretenir avec lui. Le vieillard explique a son fils son mécontentement : Choisy n'a toujours pas payé ses échéances et ce, depuis six mois. Il oblige Théodore à envoyer les huissiers chez Choisy et veut qu'il se montre plus ferme avec ses créanciers. Victor, qui a tout entendu, sourit en comprenant que son frère n'est pas plus innocent que lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux tomes pour le premier cycle de La banque, deux tomes pour le deuxième cycle. Ce deuxième tome conclut donc cette deuxième étape de l’histoire de la famille Saint-Hubert, famille qui se déchire et qui utilise les coups les plus bas au nom de la vengeance. Alors que Paris se construit sous l’ère Haussmann, les banques font de plus en plus de profit. Cependant, l’omnipotence du baron Saint-Hubert commence à être menacée par l’Histoire qui se met en marche. En effet, le peuple gronde devant les expulsions et les profits de la bourgeoisie et apparaît le spectre de la révolution : c’est la Commune ! Dans cette lutte naissante, Théodore et Victor doivent faire face à la détermination d’Odile et d’Eugène. Les scénaristes excellent à mélanger l’histoire de cette famille habitée par la haine et la grande Histoire. Cet opus est aussi beaucoup plus social que les précédents : de nombreux dialogues font référence aux manipulations bancaires et politiques. Le rythme est plus lent, mais le final est totalement explosif au moment où les évènements de la Commune éclatent. Louise Michel fait même son apparition avec un passage savoureux où cette femme courageuse doit faire face à la violence misogyne de Victor. Le ton est de plus en plus tragique et les personnages vont finir par payer cher leurs fautes. Le destin implacable ne laisse place à aucun espoir. La narration est toujours aussi fluide et intelligente, bien servie par un dessin vivant et dynamique. Malo Kerfriden a fait oublier l’excellent travail de Julien Maffre sur le premier cycle et le résultat graphique est des plus probants. Comme dans le tome précédent, les auteurs fournissent une annexe bien remplie sur le contexte historique de l’époque : la politique de l’ère napoléonienne, le pouvoir des banques et le soulèvement de la Commune. La fin de cycle est donc, à tout pont de vue, remarquable. Le final annonce une nouvelle génération de cette famille maudite. Un troisième cycle va débuter sur de nouveaux conflits qui promettent d’être tout aussi déchirants...