L'histoire :
Plus habitué à enquêter sur les phénomènes étranges qu’à fréquenter les soirées parisiennes, c’est pourtant dans un salon mondain que Jean-Baptiste Poulain se fait verbalement agresser, ce soir là. On se moque de ce titre dont il a été affublé, « le marquis d’Anaon », marquis des âmes en peine. Peu enclin à se laisser démonter, Jean-Baptiste mouche ses détracteurs en se faisant remarquer par son esprit éclairé. La comtesse d’Almedia une andalousienne, se présente alors à lui. Ambitionnant de créer en Espagne un salon inspiré de l’esprit des lumières, elle invite Jean-Baptiste pour quelques mois en résidence. Honoré par l’invitation, ce dernier accepte de voyager en sa compagnie à bord d’un voilier à destination de l’Espagne. Mais en cours de traversée, ils sont chahutés par une violente tempête et manquent de peu la collision avec un bateau fantôme. Le lendemain, une mer d’huile leur permet de monter à bord du mystérieux navire, appelé La Providence. A bord, les cadavres désarticulés des passagers les laissent perplexes tandis que les matelots craignent le mauvais œil…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Subtil mélange de mystère et d’humanisme, les aventures de Jean-Baptiste Poulain sont toujours aussi palpitantes. A chaque album, une histoire complète se noue autour d’un mécanisme fort habile : le marquis d’Anaon cherche à rendre rationnel un phénomène étrange. Cette fois-ci, il croise la route de l’hollandais volant, fameux vaisseau fantôme du milieu du XVIIIe siècle, renommé pour les besoins de la fiction, La providence. Un mystérieux fléau s’abat sur l’équipage et voilà notre héros à nouveau en prise directe avec des évènements funestes. Sans faire dans le tape-à-l’œil, le dessin de Mathieu Bonhomme est limpide, maîtrisé et superbe. Sobre et efficace, sa colorisation se met au service d’une ambiance magnifiquement lugubre. En parfaite harmonie avec le graphisme, Fabien Vehlmann distille une intrigue ensorcelante, démêlée par un personnage cartésien et courageux. Le scénariste manie aussi bien la verve mondaine de l’époque (on pense au sens de la réplique dans Ridicules), qu’il maîtrise la construction d’un scénario captivant de bout en bout. La dernière planche laisse le héros dans une fort mauvaise posture, vivement le prochain tome !