L'histoire :
Jean-Baptiste Poulain est devenu, depuis sa sordide aventure sur l’île de Brac, le « marquis d’Anaon ». Soit, en breton, le marquis des âmes en peine. Il sillonne les routes de France, dans un XVIIIe siècle en proie aux superstitions et aux croyances populaires, à la recherche d’explications cartésiennes. Il échoue cette fois dans une petite commune auvergnate enneigée où sont perpétrés des meurtres atroces. Des jeunes filles sont assassinées, peu avant la Noël, au pied de la chapelle de la vierge noire. Les victimes sont toutes retrouvées lacérées à coups de couteau, les tripes à l’air, pieds et mains brûlés. A l’approche de la fin d’année, les villageois en viennent à fuir le village. Pour eux, ces gitans, qui reviennent chaque année à pareille époque sont des coupables tout désignés. Mais en tentant de percer ce nouveau mystère, le marquis d’Anaon met en danger sa propre existence.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fabien Vehlmann se révèle au fil de ses albums (IAN, Des lendemains sans nuage, Green manor...), un scénariste d’une grande maturité. Tous les éléments de son enquête policière sont habilement employés : une reconstitution excellente de la vie au XVIIIe siècle, un suspens captivant, un travail d’ambiance maîtrisé, une mise en scène énergique... Savamment étudiée, la psychologie des personnage déroute et fait forte impression aux lecteurs. Comble de la perfection, le dessin simple et efficace de Matthieu Bonhomme (l’âge de raison, prix 2003 à Angoulême) fait montre d’un art parfaitement dominé. S'appuyant sur un décor enneigé, il créé une atmosphère austère à souhait. Le premier tome, l’île de Brac, avait été unanimement salué par le public et la critique. Il avait reçu à ce titre de nombreux prix. Ce second opus ne dénote pas et reste dans la même veine. Les enquêtes policières du marquis d’Anaon prouvent une nouvelle fois le savoir-faire hors-pair d’un duo d’auteurs qu’on souhaite prolifique.