L'histoire :
Depuis qu’elle s’est perdue dans ce drôle de pays où l’hiver est éternel, Tutu se réveille chaque matin en ayant fait un rêve plutôt étrange. Etrange, peut-être, mais le dernier semble lui indiquer qu’elle doit organiser une révolution… Qu’à cela ne tienne ! Il lui faut simplement trouver comment et avec qui ? Les premiers sur la liste des potentiels alliés sont ces lapins absurdes qui passent leur temps à l’espionner pour le compte de l’Empereur depuis qu’elle est arrivée. Problème : ces drôles de bestioles ont une tendance à changer de direction comme de véritables girouettes en passant dans le camp de l’ennemi aussi rapidement qu’ils sont devenus des alliés. Ensuite, elle pourrait solliciter l’aide de Lan et des enfants rebelles, mais elle ne sait pas où ils se cachent. Elle a alors l’idée d’acheter un joli sachet de sucreries, de l’attacher au bout d’une ficelle et de le plonger dans une bouche d’égout. Car c’est bien connu : aucun gamin ne peut résister à un sac de bonbons. Aucun garnement, mais encore moins aucun chat. Et c’est d’ailleurs ce coquin de matou comparse du mystérieux Cerf-Voleur qu’elle prend au piège…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette quatrième et dernière invitation dans l’univers anxio-onirique de la petite Tutu, le récit fait le plein de révélations : Empereur, éternel hiver, papillon noir ou blanc, Cerf-Voleur, chaton-beau parleur ou lapins-espions tombent le masque au rythme d’une révolte dont notre petite prisonnière aura le secret. Pour autant, et sans pouvoir la dévoiler, la conclusion déçoit un brin en choisissant de ne pas aller aussi explicitement là où on l’attendait. D’ailleurs, les quelques paraboles proposées ou plus clairement les explications calibrant l’étrange voyage de Tutu ne se révéleront pas forcément accessibles aux plus petits. L’axe du dénouement, quant à lui, se fera au tempo des stratégies révolutionnaires imaginées par la petite fille, pour délivrer ce fameux papillon qui rêve le monde. De nouvelles aptitudes qu’elle déploiera dans l’habituel entrelacs d’humour à tendance absurde-naïf (ou enfantin), le décorum ciselé par un imaginaire fantasmagorique foisonnant et la belle brochette d’incroyables acteurs. La partition graphique conserve quant à elle ses atouts en offrant du rythme, de l’élégance, son impeccable accessibilité au jeune public, mais surtout sa capacité à transporter dans une nouvelle dimension. Celle où il suffit d’à peine 4 volumes d’un voyage sur le chariot du « rêve » d’une petite fille pour se faire donner un belle leçon de philosophie.