L'histoire :
Un sourire narquois, un ton sardonique, des histoires épouvantables… Avant de nous livrer 4 nouvelles légendes urbaines à faire frissonner, l’homme en noir nous fait passer un test : avez-vous, lecteur, le niveau de déviance adéquat pour devenir un serial-killer ?
Puis il embraye avec l’histoire de ce shérif d’une paisible ville américaine, où les faits divers se limitent à récupérer les chats grimpés dans les arbres. Une vie de famille bien rangée, un adjoint presque trop avenant, un respect et une amitié de chaque instant envers la population… Pourtant, le jour où il remarque une tente de campeur planté au mauvais endroit, les choses dérapent singulièrement...
Puis l’homme en noir raconte une anecdote très commune mais néanmoins macabre, curieusement passée aux oubliettes un certain 11 septembre 2001, à New-York…
Il fait ensuite le focus sur ces visiteurs que l’on ne connait pas, mais qu’on laisse fréquemment entrer chez soi. Notamment cette infirmière à domicile qui se sent psychologiquement persécutée par un couple de petits vieux…
Enfin, ce sera l’histoire de cette bourgeoise, divorcée 3 fois, qui vit seule dans une luxueuse demeure gardée par un Doberman. Etrangement, un soir, alors qu’elle pénètre dans l’allée de son parc, les lumières ne s’allument pas et son fidèle Sultan reste muet à ses appels…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous êtes seul(e), chez vous, dans l’obscurité et dans un silence assourdissant ? Les voisins sont partis, un léger courant d’air fait vaciller la bougie et grincer la porte ? Vous vous apprêtez à débuter la lecture de ce second recueil d’épouvante, dans des conditions optimales, lorsque vous réalisez que vous aviez pourtant fermé cette fichue porte… Voilà en bref, le sentiment de frisson qui s’empare du lecteur à chacune de ces 4 nouvelles Légendes urbaines, dans la droite lignée du premier volume. Vraies ou fausses anecdotes, peu importe. L’important est l’effet produit lorsque vous réalisez l’abomination finale, en général vraisemblable. En ce sens, Rémi Guérin et Eric Corbeyran réitèrent par le menu les lois du genre, faisant jouissivement monter la tension avant de révéler l’horreur. Brrr… A chaque histoire, l’homme en noir est là, planté dans le contexte, pour introduire et conclure chaque histoire, à la manière du Voyageur (le feuilleton canadien des 80’, The hitchhicker en VO). La partition graphique est morcelée en 5 dessinateurs, qui se prêtent chacun à l’exercice avec leurs styles propres, mais en respectant une cohérence d’ensemble fort correcte. On y retrouve : Marcello Frusin (le shérif et le campeur, dans L’Hospitalité du sud), Alice Picard (en marge du 11 septembre, dans Un bon jour pour mourir), Djilali Defali (l’infirmière, dans L’antre de la folie), et Jean-Christophe Fournier (la bourgeoise et son chien, dans Le meilleur ami de l’homme). En prime, les auteurs vous font passer un test psychologique (aujourd’hui utilisé par le FBI) pour estimer vos prédispositions en matière de meurtre (la première et dernière planche du recueil, dessinées par Melvil). Attention, derrière-vous !!